Que pensent les consommateurs du mouvement de contestation des agriculteurs ? Sont-ils prêts à les soutenir en consommant local ? Certains le font déjà, et cela est devenu naturel. Pour d'autres, l'incapacité financière ne leur permet pas.
Sur le marché de Billom, dans le Puy-de-Dôme, des légumes de saison et des produits qui alimentent les conversations : les commerçants vont-ils avoir du mal à s’approvisionner dans les prochains jours ? Une chose est sûre, c’est que les consommateurs soutiennent le mouvement des agriculteurs. "Je les soutiens, car ils ont un travail d’esclave du soir au matin et ils travaillent comme des bêtes. Le problème, c'est qu’il y a trop de monde qui se sert sur leur travail", explique une consommatrice. "Ils n’ont pas le bénéfice de leur travail et je pense qu’ils sont sous la pression des industriels", ajoute un autre.
Consommer local, un luxe pas garanti pour tous
Sur les étals, de nombreux produits régionaux. Pour les acheteurs présents, acheter local est un geste devenu un geste naturel. "C’est important. Je ne vois pas l’intérêt d’acheter des légumes qui ont fait 500 km, voire plus", insiste un consommateur. "Bien sûr que c’est nécessaire de payer un produit à sa juste valeur", complète une autre.
Mais tout n’est pas si simple. Face à l’inflation, tous ne peuvent pas se le permettre. Le Géant Casino du Brézet a été la cible, ce lundi, des agriculteurs en colère. À la sortie de la grande surface, une retraitée avec son chariot à moitié rempli. Si elle comprend la situation, il n’est pour autant pas possible pour elle de changer ses habitudes. "Il y a quand même une partie de la population, comme moi, qui a des problèmes de retraites, de rentrées d’argent, de travail, de chômage…", justifie-t-elle.
D’après les sondages, la très grande majorité des Français soutient les agriculteurs, même si certains craignent un durcissement du mouvement.
(Propos recueillis par Camille Da Silva / France 3 Auvergne)