Venu d'Angleterre et inspiré du "Dry january", un défi qui consiste à ne pas consommer d'alcool pendant le premier mois de l'année, le but du "Veganuary" est de se priver de viande pendant un mois au profit de recettes véganes, afin de mieux apprendre à réduire sa consommation sur le long terme. Un enjeu de bien-être animal mais également écologique.
Ce samedi 6 janvier, de 15h à 17h, les salariés et bénévoles de l'association animaliste L214 étaient présents sur la place de Jaude, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), pour encourager les passants à se lancer dans la 4e édition du "Veganuary", contraction des termes "végane" et "janvier". Un défi venu d'Angleterre et inspiré du "Dry january".
L'objectif ? Se priver de toute consommation animale (viande, poisson, œufs, produits laitiers, etc...) jusqu'à la fin du mois de janvier pour découvrir à la place une multitude de recettes véganes, c'est-à-dire principalement composées de végétaux. Des actions similaires sont menées conjointement dans une trentaine de villes en France.
Conseils et recettes
Sur place, outre des mascottes de cochon et de poulet, les passants pouvaient trouver une table de dégustation. "Les personnes qui s'inscrivent au Veganuary via notre site reçoivent des conseils et recettes pour les accompagner dans ce défi ludique et découvrir la cuisine végétale", explique Lola Ruat, co-référente de l'antenne L214 Auvergne.
While people believe they usually buy "humane products", approx. 94% of animals people eat were raised on factory farms🐔🐄🐖
— Veganuary (@veganuary) January 4, 2024
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"Aujourd'hui, notre objectif est de mettre un terme à l'élevage intensif et d'apprendre à réduire sa consommation de viande", expose la co-référente, qui était présente sur le stand. L'association L214, dont le nom provient d'une loi interdisant de faire souffrir inutilement les animaux, s'est notamment fait connaître en introduisant des caméras cachées dans des abattoirs français pour y révéler les conditions de vie, souvent déplorables, des animaux destinés à la consommation.
Le but est de repenser notre relation aux animaux et d'arrêter leur exploitation, mais on sait très bien que ça ne se fera pas du jour au lendemain.
Lola Ruat, co-référente de l'antenne L214 Auvergne
En novembre dernier, les anciens dirigeants de l'abattoir d'Arsac en Aveyron avaient été condamnés à des peines de prison et des amendes pour mauvais traitement envers les animaux, suite à des révélations de l'association en 2020.
Impact carbone et précautions
"Avoir un régime vegan a un impact sur les conditions de vie animale, mais aussi sur la santé et l'environnement", rappelle Lola Ruat. Selon la plateforme publique notre-environnement, "entre une alimentation classique et un régime moins carné, les émissions de gaz à effet de serre passent de 1,6 tonne à 1 tonne de CO2 équivalent par an et par habitant. Ceci est lié au fait que la production de viandes et laitages est plus émettrice de gaz à effet de serre que celle des fruits et légumes." C'est notamment le cas pour la viande de ruminant (bovins), dont la digestion émet du méthane, un gaz extrêmement polluant. À cela s'ajoute le CO2 émis par la production de denrées destinées à l'alimentation des animaux d'élevage. Outre la question du bien-être animal, l'enjeu d'une consommation moins carnée est donc écologique.
"Ce mois végane permet de découvrir une alimentation plus végétale, ce qui est un point positif, il serait souhaitable de consommer plus de protéines végétales dans notre alimentation", abonde Coraline Arnaud, diététicienne nutritionniste à Clermont-Ferrand, avant de nuancer. "L'alimentation végane est cependant plus restrictive qu'une alimentation végétarienne (qui consiste à ne pas manger de viande ni de poisson, mais en maintenant une consommation d'œufs et de produits laitiers, ndlr). Des carences peuvent apparaître facilement, notamment en termes de protéines, de fer, d'iode, de calcium ou encore de vitamine B12. Les micronutriments sont moins assimilables dans les végétaux."
Selon une étude Ifop commandée par l'ONG Réseau Action Climat et publiée en avril 2023, près de 57% des Français affirment avoir réduit leur consommation de viande ces trois dernières années.