Nettoyage de printemps, ce samedi 23 mars, à Châtel-Guyon. Comme chaque année, des promeneurs ramassent les ordures autour de la commune. L'équipe municipale veut aller plus loin pour lutter contre ces dépôts sauvages.
Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté ou encore Nouvelle-Aquitaine. Les décharges sauvages n'épargnent aucun territoire de l'Hexagone. Plus près de nous, à Châtel-Guyon (Puy-de-Dôme), les élus ont décidé de remédier une fois pour toutes à ces grandes incivilités.
Il y a bien sûr le traditionnel ramassage de déchets, que font les promeneurs volontaires, chaque année. Ce samedi 23 mars, ils étaient près de 60 bons samaritains à s'être donnés rendez-vous pour ce grand nettoyage.
Une avancée, mais qui ne suffit malheureusement pas à venir à bout de la grande quantité de déchets présents. Comment cette commune de 6 294 habitants compte lutter et éliminer ces déchets jetés en pleine nature ?
Sur les chemins noirs de déchets
Au fur et à mesure de leur promenade utile dans les bords de chemins du pays Brayaud, Elliot et sa famille ne cessent de ramasser des déchets. Couvercles de gâteaux, bouteilles de bière vides : les sacs se remplissent en seulement quelques minutes. "En une heure, on a 6 sacs-poubelles pleins. Il y a des canettes, des tissus, des plastiques, des tuyaux et des bidons", s'étonne la maman d'Elliot.
Des bidons de produits ménagers : drôle d'endroit pour cette rencontre. Ce n'est pourtant pas la pire des surprises. Un peu plus loin, les élus de la commune et les volontaires découvrent une pile de gravats. Trop importants, poussiéreux et dangereux. "Voilà donc le tas d'amiante, déposé par des voyous du bâtiment, des bricoleurs du dimanche. Et au bord de la rivière : c'est sympa", s'énerve le maire (Les Républicains), Fréderic Bonnichon.
Déchetteries 24 heures sur 24 et investissements importants
Une découverte de trop pour l'élu, d'où un train de mesures. "On va mettre tous les déchets dans les sacs, avant de les amener au Valtom pour les traiter", détaille l'élu. Le Valtom désigne le site chargé du traitement des déchets. Une mesure nécessaire, qui coûte beaucoup à la commune. "C'est 11 000 euros, cette plaisanterie", déclare avec ironie le maire de Châtel-Guyon.
Du dépit, d'autant que "certaines déchetteries sont ouvertes 24 heures sur 24", rappelle Fréderic Bonnichon. "Si ce sont des vrais professionnels du bâtiment, normalement ils facturent leurs clients. Soit ils les facturent et ils viennent jeter dans les chemins, soit ils ne les facturent pas et ce ne sont pas des professionnels du bâtiment, mais des voyous du chantier", lance-t-il, cynique.
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Un plan bientôt complété par un inventaire des sites de la commune les plus touchés par ces dépôts d'ordures. Ce seront ensuite d'autres mesures supplémentaires qui doivent être adoptées, dans le cadre de la lutte contre les déchets abandonnés.