La commission de discipline de la LFP a rendu son verdict suite aux incidents ayant entrainé l'arrêt du match entre l'Olympique Lyonnais et l'Olympique de Marseille. Lyon écope d'un point de suspension au classement et le match sera a rejouer à huis clos. Les décisions sont très mal accueillies par les deux camps.
Le 21 novembre 2021, le capitaine marseillais avait reçu une bouteille d'eau en pleine tête alors qu'il s'apprêtait à tirer un corner devant le virage occupé par des
ultras lyonnais, où aucun filet de protection n'était installé. Le match, interrompu
à 0-0 après seulement quatre minutes, n'avait jamais repris, au terme d'un imbroglio mêlant arbitre, clubs et représentants de l'État.
Trois semaines plus tard, le 8 décembre, la commission de discipline de la LFP a rendu son verdict : Un point ferme retiré à l'OL et un match à rejouer, à Lyon mais à huis clos
Responsabilité du club hôte
"Tout acte de violence à l'encontre d'un acteur du jeu, surtout un joueur majeur, expose à une sanction en perte de points", a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la commission de discipline Sébastien Deneux pour justifier la peine infligée à l'OL.
"Nous avons pris en considération les actions du club lyonnais immédiatement après les incidents, qui ont notamment permis l'identification de l'auteur du jet de bouteille et donné la possibilité de voir celui-ci sanctionné par la justice pénale", a-t-il cependant ajouté.
Pour rappel, l'auteur du jet de projectile a été condamné par la justice à six mois de prison avec sursis en comparution immédiate.
"Nous avons bien sûr considéré que le club était responsable des agissements des
supporters présents dans son stade. Cette décision fait ressortir une responsabilité
de l'OL, absolument", a encore expliqué M. Deneux.
"Inégalité de traitement"
Mais les sanctions prises par la commission ont été accueillies négativement par les deux camps. L'OL, qui a également été sanctionné d'un autre match à huis clos
déjà purgé lors de la réception de Reims il y a une semaine (défaite 2-1), a dit
se réserver "le droit de faire appel".
Le club du président Jean-Michel Aulas a aussi regretté dans un communiqué "une
très lourde sanction", qui "crée une inégalité de traitement sur une même saison",
avec "des actes bien plus graves ayant entraîné des sanctions bien plus légères
que celles décrétées contre l'Olympique Lyonnais."
La décision de mercredi n'est en effet pas anodine pour l'OL, 12e de Ligue 1 avec
six points de retard sur le podium avant les sanctions annoncées. L'OL estime par
ailleurs à plus de trois millions d'euros la perte financière engendrée par un
match à huis clos.
Dans le camp lyonnais, on défendait la thèse de "l'acte individuel et isolé",
que "personne ne peut anticiper ou empêcher", et on espérait éviter toute perte
de point.
La colère de l'OM
Mais la décision rendue mercredi n'a pas non plus satisfait l'OM, dont les avocats
avaient demandé dans un document transmis à la commission et dont l'AFP a eu connaissance une peine "évidemment supérieure à deux points dont un avec sursis, la perte de points étant inévitable".
Le directeur de la communication du club provençal Jacques Cardoze, contacté par
l'AFP, a donc regretté une "décision risquée et profondément décevante, voire humiliante pour les joueurs". "Ca n'est pas à la hauteur des enjeux et de ce que réclament les pouvoirs publics, qui souhaitent faire en sorte que la violence cesse", a-t-il ajouté.
"Tout va bien jusqu'à ce que quelque chose de grave arrive... Continuez comme
ça. Honte", a pour sa part tweeté le défenseur marseillais Alvaro Gonzalez.
Le maire de la ville, Benoît Payan, a de son côté jugé la décision "incompréhensible". "Les valeurs du football ne sont absolument pas respectées ce soir. Nous avons des raisons d'être en colère", a-t-il écrit sur Twitter.
Quelques minutes à peine après le début de la réunion de la commission de discipline au siège parisien de la LFP, la température était déjà brusquement montée avec la prise de parole de Jacques Cardoze, furieux de l'absence de représentant du club marseillais et qui a dénoncé "une parodie de justice".
Le président de la commission Sébastien Deneux a réagi en se disant "assez surpris et sidéré de ce type de comportement, qui s'apparente à une pression."
Des mesures gouvernementales attendues
Secoué par une vague d'incidents graves depuis cet été, le football français attendait fébrilement la décision de mercredi, alors que de nouvelles mesures gouvernementales sont espérées mi-décembre pour répondre à l'indignation générale, encore accrue par l'affaire OL-OM.