"Grâce à Dieu", Le film de François Ozon inspiré de l'affaire Preynat sort le 20 février. Le père Preynat a été mis en examen pour des agressions sexuelles sur des scouts de la région lyonnaise. Régine Maire, bénévole du Diocèse de Lyon, demande que son nom ne soit pas utilisé dans le film.
L'affaire Bernard Preynat a secoué le diocèse de Lyon. Le prêtre est poursuivi pour des agressions sexuelles sur de jeunes scouts de l'agglomération lyonnaise. Son procès devrait se tenir en 2019. Le réalisateur François Ozon a tiré une fiction de cette affaire. Inspiré de l’histoire des victimes lyonnaises présumées de pédophilie dans l’Église, le film "Grâce à Dieu" a été en grande partie tourné à Lyon. Son titre s'inspire de la phrase malheureuse du Cardinal Barbarin à propos de l'affaire Preynat; phrase prononcée lors de la Conférence des Evêques.
Bénévole du Diocèse de Lyon, Régine Maire est l'une des six personnes citées dans le cadre du procès du Cardinal Barbarin. Un procès qui s'est déroulé début janvier à Lyon.
Via son avocat, Me Vahramian, Régine Maire a mis en demeure le réalisateur et le producteur du long-métrage "Grâce à Dieu" : elle ne veut pas que son nom soit mentionné dans le film de François Ozon. Elle demande également à visionner le film dont une avant-première est prévue le 11 février prochain et dont la sortie officielle est prévue le 20 février. Une demande fondée notamment sur "l'atteinte à la présomption d'innocence". Le film, doit sortir avant la décision de justice concernant le procès Barbarin.
Par ailleurs, l'avocat de Régine Maire évoque "le droit au respect de la vie privée". Dans ce film, qui "met en avant le point de vue des victimes", leurs patronymes ne sont pas cités et des noms d'emprunt ont été utilisés. "Vous n'aimeriez pas que votre nom soit diffusé, surtout si celui des victimes ne l'est pas," explique Me Vahramian, joint par téléphone, "tout le monde peut comprendre cela."
L'avocat s'interroge : "Les victimes ont demandé le respect de leur intimité. Pourquoi leurs nom ne sont pas cités contrairement à celui de Madame Maire ?". Il poursuit : "Madame Maire a envie de passer à autre chose et c'est difficile à cause de ce film annoncé."
Concernant la demande de visionnage du film avant la sortie, la bénévole veut savoir "comment les faits qu'elle a vécus sont racontés et comment son personnage est interprété," explique Me Vaharamian.
Me Frédéric Doyez, l'avocat du Père Bernard Preynat, a également demandé que la sortie du film de François Ozon inspiré de l’affaire, soit reportée après le procès de son client. Le procès devrait se dérouler cette année.