Un an après l'incendie meurtrier de la rue des Barques, à Vaulx-en-Velin, quelle est la situation ? Une réunion était organisée ce mardi 12 décembre en préfecture, en présence de la maire de Vaulx-en-Velin. Il a été question de relogement des sinistrés, de travaux, mais aussi de sécurisation du site.
Dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 décembre 2022, dix personnes ont péri dans l'incendie d'un immeuble de sept étages situé au 12 chemin des Barques, à Vaulx-en-Velin. À quelques jours de l'anniversaire de ce drame, les services de l'État faisaient un point sur la situation. Cette réunion en préfecture a été organisée en présence de Marie-Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin et de Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon, en charge de l'habitat.
31 familles à reloger
Le relogement des occupants sinistrés était la priorité. Vanina Nicoli, préfète, secrétaire générale de la préfecture du Rhône et déléguée pour l'égalité des chances, est revenue sur le travail commun accompli pour reloger les familles frappées par le drame. "Il y a un an, on a vécu un drame terrible à Vaulx-en-Velin. On avait 31 ménages pour lesquels il fallait pouvoir mener un travail de relogement, un travail de fond, et s'adapter aux besoins de ces familles qui ont été traumatisées par cet incendie", a expliqué Vanina Nicoli
Les sinistrés ont attendu plusieurs mois pour obtenir une solution de relogement pérenne. Un collectif avait même été créé au lendemain du drame. Du côté des services de l'État et de la ville de Vaulx-en-Velin, on explique s'être adaptée aux attentes des familles.
"On a pris le temps avec la ville, la métropole, et les services de l'État d'accompagner ces familles vers un relogement. Un an après, à une personne près, nous avons pu mener ce travail de relogement sur chacune de ces familles", assure-t-elle la préfète, en marge de cette réunion.
Confirmation du côté de la mairie. "Nous avons poursuivi un relogement individualisé qui prend du temps," a assuré Marie-Hélène Geoffroy. À ce jour, sur les 31 ménages pris en charge après le sinistre, 26 ménages sont relogés. Parmi eux, trois ménages devraient l'être prochainement, a indiqué la maire de Vaulx-en-Velin lors de ce point presse. "On a une personne vraiment sans solution, pour des raisons administratives". Deux autres dossiers sont bloqués en raison d'une situation administrative complexe.
Gardiennage et présence humaine
Selon la préfète, une réflexion a en outre été menée sur "le devenir de cette copropriété" sinistrée, située au 12 chemin des barques. Une réflexion a aussi été engagée sur "le devenir urbain du quartier" et la "sécurisation du site". À titre exceptionnel, l'Agence Nationale de l'Habitat a décidé de financer du gardiennage et de la présence humaine dans les halls des immeubles des 13 copropriétés. La préfète assure aussi que la présence policière a été renforcée, avec notamment la présence de la CRS 83, afin de lutter contre les incivilités et les points de deal.
Après la mort de dix personnes dans la nuit du 15 au 16 décembre 2022, de nombreuses voix s'étaient élevées dans le quartier pour dénoncer la présence de points de deal. La présence de trafiquants dans le hall de l'immeuble sinistré avait également été pointée du doigt. C'est de cet endroit que l'incendie est parti. Alors qu'une enquête est toujours en cours, les services de l'État assurent lutter avec détermination contre le trafic de stupéfiants dans le quartier.
"Le travail de lutte contre les points de deal est un travail permanent. Les services de police interviennent tout le temps, ils les démantèlent, mais comme il reste beaucoup de consommateurs, les points de deal se reforment à d'autres endroits. Nous poursuivons inlassablement la lutte contre les points de deal ", a affirmé Vanina Nicoli.
Réaménagement urbain
Outre le volet sécuritaire, la question du réaménagement urbain du quartier a été aussi évoquée lors de cette réunion et présentée comme l'un des points clés de la lutte contre les trafics. La préfète a expliqué : "Le réaménagement urbain va nous permettre de changer les conditions d'intervention des services de police pour les rendre plus faciles".
Un projet de rénovation urbaine financé par l'ANRU doit permettre d'avoir des espaces "mieux délimités et mieux sécurisés", notamment grâce à l'installation de caméras de vidéoprotection.
À plus long terme, l'objectif est aussi de réhabiliter les copropriétés dégradées de ce quartier. Des plans de sauvegarde de 50 millions d'euros ont déjà été débloqués depuis 2018, a rappelé Renaud Payre. Des plans qui produisent leurs premiers effets, selon l'élu.
"Nous attendons beaucoup de la future loi sur les copropriétés, nous pensons que les copropriétés fragiles et dégradées doivent bénéficier d'aides importantes," a toutefois ajouté le vice-président de la métropole, en charge de l'habitat. Le projet de loi sera présenté à l'Assemblée nationale en janvier.