Lundi 18 septembre, le chauffeur d'un camion a voulu emprunter le pont de Couzon. Il a percuté le portique de sécurité. Résultat : l'ouvrage a été fermé à la circulation pour la énième fois, le temps pour les services de la Métropoled'effectuer des réparations en urgence.
Les services de la métropole de Lyon étaient à pied d'œuvre pour effectuer les réparations au plus vite. Le pont de Couzon-Rochetaillée, fermé lundi 18 septembre, a finalement été rendu à la circulation ce mardi après-midi. Un soulagement pour les habitants du secteur.
Encore un accident
"Le pont de Couzon-Rochetaillée est à nouveau fermé à la circulation. Un camion a voulu passer du côté Rochetaillée" indiquait la commune de Couzon-au-Mont d'Or sur sa page Facebook ce mardi matin. "Les gendarmes et les services de la voirie" sont rapidement intervenus, précise-t-on. Sur la photo postée par la municipalité, on aperçoit une barrière métallique déformée. Elle a littéralement plié sous la violence du choc.
"Contrairement aux autres fois, non seulement la poutre a été déformée, mais en plus, c'est tout le système de fixation qui a été endommagé et qui est à refaire", explique Patrick Véron, maire de Couzon-au-Mont-d'Or, joint par téléphone. Car ce n'est pas première fois qu'un tel incident se produit. Le maire n'en tient même plus la comptabilité : "Entre 15 et 18 fois en un an et demi, je ne compte plus ! Je crois qu'on va finir par entrer dans le Guinness Book des records", ajoute l'élu partagé entre lassitude et ironie. Le dernier incident remonte au 31 août dernier.
En 2021, le pont était notamment resté fermé à la circulation pendant quatre mois après le passage d'un poids-lourd qui avait endommagé la structure de l'ouvrage. Mais comment expliquer cette série noire ?
Conducteurs distraits ?
Les auteurs de ce type d'accident sont souvent les conducteurs de véhicules de location et qui ne mesurent pas forcément le gabarit du véhicule loué. "Ils n'ont pas forcément la notion de la hauteur du véhicule. Mais il y a aussi des conducteurs inattentifs, ceux qui sont sur leur téléphone ou encore ceux qui grillent le feu tricolore et qui veulent alors se dépêcher d'emprunter le pont... C'est sans compter les applications qui ne sont pas forcément à jour, il faut environ deux ans", avance le maire en guise d'explications.
Qui paye la facture ? La Métropole de Lyon, en charge de l'ouvrage, avance le coût des réparations. Elle peut ensuite se retourner contre l'auteur des dégâts et son assurance. La note peut se révéler salée. Mais il ne faudrait pas non plus oublier "les frais masqués" engendrés par de tels accidents : mobilisation des services techniques de la mairie, la gendarmerie, etc. Sur ce point, le maire a fait les comptes : pas moins de 300 000 euros depuis le début de ces incidents.
Un axe de passage essentiel
La Métropole de Lyon compte près de 700 ouvrages d'art sur son territoire. Un audit qui avait suivi la catastrophe du pont Morandi à Gênes, avait été réalisé dans le Grand Lyon. Bilan : trois ponts avaient été pointés par l'étude. Le pont de Couzon-Rochetaillée, datant du 19ᵉ, étant l'un des trois ouvrages les plus sensibles de la Métropole de Lyon, avec le pont de Vernaison et le pont de l'Île Barbe aujourd'hui fermé.
En raison de son ancienneté et de sa fragilité, le pont de Couzon-Rochetaillée a été interdit aux véhicules de plus de 3,5 tonnes et à ceux de plus de 2,5 mètres de haut. Mais il est essentiel, car emprunté par près de 3500 véhicules chaque jour, précise l'élu couzonnais. "C'est un point de passage essentiel qui relie les habitants du secteur aux communes du Val de Saône, ou encore à la zone économique de Dardilly. C'est un des trois ponts sur la Saône, avec celui de Fontaine-sur-Saône et celui de Collonges-sur-Saône", précise l'édile. "Un pont en moins, c'est beaucoup de perturbations" et de tracas pour un élu qui ne manque pas d'être interpellé par ses administrés. "Les habitants en ont ras-le-bol. Dans ce cas, ils ne savent pas forcément qui fait quoi. Alors, ils se tournent souvent vers leur maire. C'est normal, on a développé un lien historique avec Rochetaillée, de l'autre côté de la Saône."
C'est la Métropole de Lyon qui surveille et entretient les ponts. Elle est responsable de l'entretien de 709 ponts, passerelles ou trémies, dont 185 sont classés comme "complexes" et nécessitent une attention particulière.