VIDEO - Bernard Preynat devait être jugé du 13 au 17 janvier à Lyon: le procès est suspendu jusqu'au mardi 14 janvier

Le procès de Bernard Preynat, accusé d'actes pédophiles, doit se tenir toute la semaine devant le tribunal correctionnel de Lyon. L'ancien prêtre du Diocèse de Lyon doit être jugé pour "agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité." Le procès est reporté à mardi 14 janvier.

Il a fallu attendre le début de l'audience ce lundi matin pour être fixé sur le début du procès de Bernard Preynat, poursuivi pour des agressions sexuelles commises il y a plusieurs décennies sur de jeunes scouts de la paroisse Saint-Luc, à Sainte-Foy-Les-Lyon. 

Retour sur cette première matinée

Des parties civiles qui attendaient ce procès avec impatience. Les victimes de Bernard Preynat vont donc faire face à l’ancien prêtre, plusieurs décennies après les faits. 

Il faut que je le vois, il faut que je le revois une fois, déclarait ce matin Didier Bardiau, victime prescrite.

"C’est important pour tout le monde, pour les prescrits, pour les non prescrits" et d’ajouter "et les non-prescrits sont là pour faire changer la donne, grâce à eux, on va pouvoir avoir notre procès". Dans la salle d’audience, beaucoup d’anciens scouts sont d’ailleurs présents ce lundi matin. Pour eux, les faits sont trop anciens et donc prescrits mais ils sont venus en force pour montrer les ravages de la pédocriminalité dans l’Eglise.
L’ancien Aumônier de la paroisse Saint-Luc a pris place dans la salle d’audience sans un regard pour les dix personnes qui l’accusent.


Tous étaient des jeunes scouts de Sainte-Foy-lès-Lyon, dans les années 80 à 90. Certains ont-ils de l’appréhension de revoir Bernard Preynat ? "Non, je n’appréhende pas spécialement. Je suis vraiment pressé que tout ça se termine," a déclaré Stéphane Hoareau, partie civile.

Sur la question du report du dossier pour peser sur le mouvement de grève nationale des avocats, parties civiles et avocats ont pris la parole tour à tour à la demande de la présidente dans la matinée. Ils ont indiqué qu’ils voulaient que le procès se tienne le plus rapidement possible. Le tribunal a tranché: le procès est renvoyé au lendemain. Pas vraiment une surprise pour certains. "Je m’y attendais," a déclaré Me Sauvayre à la sortie de la salle d’audience, "on a un dossier qui a été un peu surdimensionné par rapport au temps. (en 4 jours) Je pense qu’on aura le temps de s’exprimer et de faire le vrai procès dans le dur…".

Je suis content que le procès ne soit reporté qu’à demaina déclaré Pierre-Emmanuel Germain-Thill, partie civile.

Intervenants : Didier Bardiau (victime prescrite) / Stéphane Hoareau (partie civile) / Me Yves Sauvayre (avocat d'une partie civile) / Pierre-Emmanuel Germain-Thill (partie civile) ©France 3 RA
 

Une journée symbolique de renvoi du procès Preynat (Fin du direct)


Vers 11h, après avoir entendu les parties civiles, leurs représentants et la défense, ainsi que l'accusé lui-même. La présidente a rendu la décision :

le tribunal au vu de la position générale a pris la décision de suspendre le procès jusqu'à demain mardi, 9h30, a-t-elle déclaré vers 11heures, ce lundi matin.


Le procès se déroulera donc sur quatre jours au lieu de cinq jours. Ce qui "devrait" être suffisant, selon la présidente Anne-Sophie Martinet.
 

Vers 10h30, le tribunal s'est retiré pour délibérer 


Bernard Preynat a pris la parole en dernier à la demande de la présidente pour s'exprimer sur le renvoi du procès. Il souhaite que le procès ait lieu "au plus vite" et dit avoir "entendu la souffrance des victimes" durant l'enquête, "des personnes pour lesquelles je suis coupable".

"je ne veux pas que demain il soit dit, si ce dossier est renvoyé, que c'est à la demande de Bernard Preynat", a déclaré Me Doyez, avocat de l'accusé.


Pour l'avocat de la défense, le procès "pourrait" avoir lieu demain. 
Le procureur a également pris la parole et s'oppose à toute forme de renvoi. Pour la magistrate, en cas de renvoi complet de l'affaire, le dossier serait "renvoyé à plusieurs mois". Pour elle, "le débat ne saurait dans l'intérêt général être différé".

Demande de renvoi pour cause de grève des avocats


Une demande de renvoi est formulée par le Bâtonnier devant la présidente. Un report en raison de la grève des avocats concernant la réforme des retraites.

 
"Nous avons conscience que ce procès est très important. Néanmoins, on a considéré qu'il n'y avait pas lieu de lui donner un traitement spécial", justifie le bâtonnier devant les juges, accompagné d'avocats grévistes. "Nous avons conscience des difficultés que cela entraîne, pour les justiciables comme pour les magistrats," explique le Bâtonnier à la présidente du tribunal. La demande concerne aussi les avocats parisiens, représentants des associations parties civiles, qui n'ont pas fait le déplacement et qui sont en grève.

La présidente donne la parole aux avocats des parties civiles et aux parties civiles présentes (deux sont absentes) avant de prendre sa décision. La plupart des avocats demandent une audience renvoyée à demain, mardi. Me Emmanuelle Haziza, avocate de Pierre-Emmanuel Germain-Thill de son côté demande le renvoi total de l'affaire. En fait, les avocats des parties civiles sont divisés, certains demandant le renvoi total de l'affaire. 

La demande de renvoi est toutefois globalement soutenue par les avocats des parties civiles. Mais la plupart de ces derniers, n'ont demandé qu'un report d'une journée pour ne pas faire attendre davantage les victimes présumées de Bernard Preynat, âgé de 74 ans. "Je propose un entre-deux: recevoir la demande de renvoi, mais seulement jusqu'à demain. En quatre jours, nous aurons le temps d'examiner tranquillement ce dossier", a notamment déclaré Me Nadia Debbache, avocat de François Devaux.

 

Bernard Preynat devant la justice ce lundi matin


Bernard Preynat a été appelé à la barre par la présidente pour entendre la lecture des faits qui lui sont reprochés. L'ancien prêtre apparait comme un vieil homme. Il  a été placé sous contrôle judiciaire en 2016. Dix victimes ont été retenues. 

L'avocat du père Preynat, Me Doyez, a fait son entrée avec son client. 
Quelques minutes avant le début de l'ouverture du procès, les avocats manifestaient bruyamment à l'extérieur de la salle d'audience. Des cris, des applaudissements se faisaient entendre jusque dans la salle d'audience où devait débuter le procès de Bernard Preynat. 
Un mouvement de grève des avocats du barreau de Lyon pourrait affecter le procès de Bernard Preynat. Des avocats ont symboliquement enlevé et suspendu leurs robes noires. Un geste symbolique à l'intérieur du Palais. 

A l'approche du Procès Preynat


Le procès du Père Bernard Prenat doit débuter ce lundi matin, à 9h30. La presse était déjà présente en masse dès 8h. Les parties civiles sont arrivées tôt également, certaines pour "voir" l'ancien aumônier. Mais l'audience pourrait être reportée en raison d'une grève des avocats. 

Le père Bernard Preynat, ancien prêtre du Diocèse de Lyon, doit être jugé devant la 17e Chambre Correctionnelle du 13 au 17 janvier. L'ancien aumônier est accusé d’agressions sexuelles commises sur de jeunes scouts de la région lyonnaise, jusqu'au début des années 90. Il s'agit de jeunes scouts de la Paroisse Saint-Luc, à Sainte-Foy-lès-Lyon. Ils étaient alors âgés de 7 à 15 ans. 

 

Déjà condamné par la justice de l'Eglise au "renvoi de l'état clérical"


En juillet dernier, le père Preynat avait été condamné au renvoi de l'état clérical par un tribunal ecclésiastique. La Justice de l'Eglise avait reconnu l'abbé Bernard Preynat "coupable d'avoir posé des actes délictuels à caractère sexuel sur des mineurs de moins de 16 ans." "Le tribunal a décidé de lui appliquer la peine maximale prévue par le droit de l’Église". Evoquant la "récurrence" des faits et le "grand nombre de victimes", le tribunal ecclésiastique a estimé que "Bernard Preynat a abusé de l’autorité que lui conférait sa position au sein du groupe scout qu’il avait fondé et qu’il dirigeait depuis sa création, assumant la double responsabilité de chef et d’aumônier."
 

Victimes et associations feront face à Bernard Preynat


Au-delà de la justice ecclésiastique, l’ancien prêtre a été mis en examen en janvier 2016. Bernard Preynat doit à présent comparaître devant la justice de la République et faire face à ses accusateurs. L'ancien ecclésiastique doit répondre "d'agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité" mais pour plusieurs dizaines de victimes recensées, les faits sont aujourd'hui prescrits. 

Ce dossier rassemble 15 parties civiles: cinq associations ("Innocence en danger", "Enfance et partage", "Fondation pour l'Enfance", "La Voix de l'Enfant" et "Agir contre la Prostitution des Enfants") et dix personnes.
Parmi les accusateurs de l'ancien prêtre, François Devaux. A quelques jours du procès, il dit ne pas le craindre le face-à-face avec l'ancien prêtre : "je crois être affranchi du regard de Preynat," explique-t-il. "C'est le temps de juger cet homme sur la base du débat contradictoire. Je n'ai aucune appréhension de revoir Preynat," affirme celui qui est aussi le Président de La Parole Libérée, l'association qui a porté l'affaire au grand jour.
 

Une question de société au-delà de l'affaire Preynat ?


Mais pour François Devaux, l'enjeu de ce procès va bien au-delà de son propre cas, évoquant un problème de société qui "ne s'arrête pas à Bernard Preynat". François Devaux revient notamment sur la question de la non-dénonciation des agissements de Preynat. Pour lui, l'ancien prêtre est "un prédateur sexuel que personne n'a arrêté." "Il porte une responsabilité colossale mais ça reste un détraqué sexuel. Il y avait des gens qui savaient et c'est là qu'est le problème !". 

De son côté, comment l'ancien aumonier aborde-t-il son procès? Selon son avocat, Me Frédéric Doyez, ténor du barreau de Lyon, ce face-à-face avec dix de ses victimes durant le procès, "Bernard Preynat le vit comme une nécessité." Bernard Preynat a reconnu les faits lors de l'instruction. "Il s'estime responsable. Il doit sa présence et ses explications à ces hommes qui étaient ses victimes, enfants d'hier," explique son avocat qui explique qu'il n'a pas cherché à "fuir". Selon l'avocat, "on sait tout sur ce que ces victimes ont vécu" mais ce procès permettra aussi de faire la lumière sur les agressions dont Bernard Preynat lui-même a été victime lorsqu'il était enfant. Des paroles qui n'auraient pas été entendues auparavant : "si on avait présenté cela avant, ça aurait été presque méprisé." Mais l'avocat convient: "C'est dérangeant de découvrir que l'auteur (des agressions) d'aujourd'hui a été une victime d'hier !" 

Pour les faits non prescrits dont il devra répondre, Bernard Preynat encourt une peine maximale de 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.
 
 
Le déroulé du procès
Les journées du lundi 13 et du mardi 14 janvier seront consacrées à l'évocation des faits, à l'audition des victimes et à l' interrogatoire au ond du prévenu. La journée du mercredi 15 janvier sera divisée en deux temps : l'examen de la personnalité du prévenu dans la matinée et le début des plaidoiries des parties civiles dans l'après-midi. 
Les deux derniers jours du procès seront consacrées aux suites et fins des plaidoiries des parties civiles, au réquisitoire. C'est la défense qui terminera avec sa plaidoirie. 

Cette affaire est devenue emblématique du scandale de pédocriminalité au sein de l'Eglise catholique française. L'affaire Preynat a également éclaboussé le cardinal Philippe Barbarin. Le prélat a été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs. Son procès en appel s'est déroulé fin novembre 2019. L'arrêt de la cour d'appel sera rendu le 30 janvier prochain.
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