Eboulement en Savoie. "Nous sommes déçus et inquiets" : pourquoi plusieurs élus de Maurienne ont boycotté la visite de Clément Beaune

La colère ne retombe pas, en Savoie. Plusieurs maires ont boycotté la visite du ministre chargé des Transports Clément Beaune, ce jeudi 31 août, plusieurs jours après le spectaculaire éboulement survenu en Maurienne. On vous explique pourquoi.

Le ministre chargé des Transports, Clément Beaune, était ce jeudi 31 août, en Savoie. L’occasion pour lui de faire un point sur la situation, quatre jours après l’éboulement survenu en Maurienne, dans la commune de Saint-André, provoquant la fermeture de plusieurs axes routiers et ferroviaires. Depuis, les poids-lourds qui ne peuvent plus emprunter le tunnel du Fréjus engorgent le tunnel du Mont-Blanc, dont les travaux – prévus de longue date – ont finalement été reportés.

Cette visite ministérielle n’a pas plu à tous les élus du territoire : "Les élus unanimes de Haute-Maurienne Vanoise, territoire aujourd’hui fortement impacté par la catastrophe que constitue l’éboulement de 15 000 tonnes de roches (…) sont particulièrement touché par l’absence du ministre des Transports qui ne viendra pas les rencontrer à Modane" ont-ils annoncé ce jeudi 31 août par le biais d’un communiqué, ajoutant être "depuis dimanche en recherche de solutions pour approvisionner le territoire" composé de dix communes et 8 500 habitants."

"C'est ici que la catastrophe a eu lieu, c'est ici que le ministre aurait dû se déplacer (...) Son hélicoptère a survolé la zone de l'éboulement, laquelle est située à 40 secondes seulement de vol de la DZ hélico de Modane (qui appartient à l'Etat)" écrivent certains édiles.

Tous disent ressentir un grand manque de considération pour les populations et les élus de Haute Maurienne Vanoise.

Les élus de Haute Maurienne Vanoise

via Facebook

Le maire de Modane réagit

"Clément Beaune a en effet décidé de s’arrêter à Saint-Jean-de-Maurienne, 30 kilomètres plus bas, pour rencontrer les élus de la vallée, alors que c’est bien tout le haut du territoire qui est aujourd’hui complètement isolé" ajoute les élus, dont fait partie Jean-Claude Raffin. Le maire (SE) de Modane et vice-président de la Communauté de communes Haute Maurienne Vanoise, a répondu aux questions de France 3 Alpes dans le 12/13 de ce vendredi 1er septembre :

France 3 Alpes : "Comment avez-vous vécu cette visite du ministre ?

Jean-Claude Raffin : Nous avons appris que Clément Beaune était venu en Savoie, mais bien plus bas dans la vallée et seulement quelques élus des communes concernées étaient invités et donc très peu y sont allés. Nous avons également appris qu’il avait survolé notre commune. Je pense qu’un arrêt de quelques minutes pour discuter avec les élus aurait été apprécié de la part de la population, des touristes et des élus locaux qui, depuis dimanche, sont sur le pont. De plus, je pense que les habitants de Haute-Maurienne sont aussi respectables que ceux d’autres vallées.

Le ministre a notamment annoncé "une probable réouverture de l’A43 d’ici huit jours". C’est insuffisant selon vous ?

Pour nous, ces annonces n’apportent rien de nouveau. Beaucoup de questions sont posées, il y a beaucoup d’inquiétude au niveau du territoire, notamment par rapport à l’aspect économique, par rapport à l’aspect touristique, par rapport à l’aspect de transports de substitution. Nous sommes inquiets pour l’avenir de notre secteur, de notre territoire de Haute-Maurienne. Nous sommes surtout déçus que rien n’ait été dit concernant ce qui pouvait être fait pour améliorer cette situation dans les années qui viennent."

Au-delà de la réouverture de l’A43 et du report des travaux du tunnel du Mont-Blanc, le ministre des Transports a annoncé un délai d’au moins deux mois pour rétablir la circulation des trains, interrompue entre la France et l’Italie.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité