Conditions de circulation difficiles, diagnostics en cours sur la falaise, convois de ravitaillement, trafic SNCF … France 3 Alpes fait le point sur la situation et les mesures mises en place après l'éboulement qui a touché la vallée de la Maurienne dimanche.
Une falaise toujours instable, sous haute surveillance. Deux jours après l'immense éboulement qui a provoqué dimanche la fermeture d'axes routiers et ferroviaire dans la vallée de la Maurienne, le risque de nouvelles chutes de blocs n'est pas écarté ce mardi 29 août.
C'est donc le statu quo pour la route départementale RD1006 et l'autoroute A43 qui demeurent fermées par mesure de prudence, tout comme la ligne SNCF qui longe la falaise. Des convois vont être mis en place pour acheminer des denrées alimentaires, des matériaux pour certaines entreprises et assurer le transport de passagers. Le point sur l'évolution de la situation.
La menace d'un nouvel éboulement
Des experts géologues interviennent sur le site de l'éboulement afin d'évaluer le risque de nouvelles chutes de blocs. "On ne peut pas accéder à la falaise ni au pied de la falaise pour le moment parce qu'il y a encore de l'activité. Les investigations ont été menées principalement par drone et par un parcours sur la tête de falaise", fait savoir David Binet, responsable de l'agence de restauration des terrains en montagne (RTM) de l'ONF.
"Ce matin, encore 10 m3 sont tombés", ajoute-t-il. Et "jusqu'à 3 000 m3" de matériaux sont encore susceptibles de s'effondrer de cette même falaise. "C'est cela qu'il faut investiguer davantage et se demander jusqu'où peuvent aller ces blocs s'ils venaient à tomber", complète M. Binet.
L'évaluation du volume du premier éboulement a par ailleurs été revue à la hausse. "Aujourd'hui, nous sommes en capacité de dire que ce sont environ 10 000 m3 qui sont tombés dimanche", a indiqué la secrétaire générale de la préfecture de la Savoie, Laurence Tur, lors d'une conférence de presse. Ce qui représente plus de 25 000 tonnes de roches.
"On ne s'attendait pas du tout à un tel volume, c'est un événement rare", relève David Binet, soulignant que de tels éboulements atteignent rarement des infrastructures.
Des convois "dans les prochaines heures"
Transports scolaires, acheminement de matériaux, transfert de passagers... Des convois groupés vont être organisés "dans les prochaines heures" au départ et en direction de Modane. Ceux-ci permettront "l'acheminement de denrées alimentaires et de matériaux pour les entreprises du secteur de la Haute-Maurienne" via la route départementale RD215, les autres itinéraires demeurant inaccessibles.
"Les besoins sont recensés par la communauté de communes et par les différentes communes pour organiser à la fois la poursuite de l'activité économique mais aussi les transports scolaires et le déplacement des personnes qui devaient être acheminées par train vers leur destination", a résumé le sous-préfet de Saint-Jean-de-Maurienne, Kévin Proveda.
Questionnements autour de la circulation
L'autoroute A43, qui a été envahie par un épais nuage de poussière au moment de l'éboulement, a été l'infrastructure la moins endommagée selon les premières observations. "Mais nous ne pouvons pas prendre le risque de rouvrir l'autoroute avant des expertises complémentaires qui devraient être faites, on l'espère, pour jeudi", a déclaré le directeur de la société française du tunnel routier du Fréjus, concessionnaire de l'autoroute de Maurienne, Alain Chabert.
La RD1006 sur laquelle se sont abattus les blocs rocheux devrait quant à elle rester fermée plusieurs semaines "compte tenu de l'importance de l'éboulement et des travaux qui vont devoir être menés", a complété le directeur des infrastructures au département de la Savoie, Jean-Philippe Laplanche.
La déviation est donc maintenue par la RD215 pour les véhicules légers. Mais la question se pose pour les poids lourds auxquels il est demandé d'emprunter l'autoroute A7 en direction de Valence puis Marseille pour rejoindre ensuite l'Italie par l'autoroute A8 et la frontière entre Menton et Vintimille.
Dans un contexte d'embouteillages importants aux entrées du tunnel du Mont-Blanc et alors que des travaux d'ampleur doivent entraîner sa fermeture à partir du 4 septembre, un report du chantier "est sur la table", a annoncé la préfecture de la Savoie.
Pas d'horizon pour la reprise des trains
Côté trafic ferroviaire, la reprise de la circulation prendra "plusieurs jours à plusieurs semaines", selon la SNCF. "Les premiers constats visuels montrent que les infrastructures sont touchées. Les voies, les installations de signalisation sont touchées, la galerie l'est également donc il faudra faire des travaux", a expliqué Béatrice Leloup, directrice territoriale de SNCF Réseau.
Mais l'ampleur du chantier reste à déterminer. La paroi rocheuse doit d'abord être stabilisée avant que le personnel de l'entreprise ferroviaire puisse accéder au tunnel pour "procéder à des diagnostics qui permettront de définir la consistance des travaux, le calendrier et un délai de remise en route de la circulation." La SNCF ne s'avance pas, pour l'heure, sur une date de réouverture.