Cinq morts en deux jours dans les Alpes : "La montagne n’est pas la même en juin qu’en août", les secours alertent après une série de chutes

Entre le 26 et le 28 juin, cinq personnes, alpinistes ou randonneurs, ont perdu la vie dans les Alpes, notamment dans le massif du Mont-Blanc. Les secours français et italiens appellent à la plus grande prudence en montagne. L'année 2024 est marquée par un fort taux d'enneigement des cols, poussant parfois les pratiquants à contourner les sentiers balisés.

Les secours français et italiens appellent à la vigilance après une série de chutes mortelles dans les Alpes, et notamment dans le Massif du Mont-Blanc, a appris l'AFP, vendredi 28 juin. La persistance d'un fort enneigement en altitude inquiète les secours.

Le bilan est lourd : cinq personnes, alpinistes ou randonneurs, ont perdu la vie en deux jours. Parmi les victimes, un Tchèque, un Polonais et un Taïwanais sont décédés dans les Alpes françaises, et une personne est décédée côté italien, poursuivent ces sources.

Accidents en cascade

Les secours alpins du Val d'Aoste ont expliqué à l'AFP être intervenus, mercredi 26 juin, auprès d'un alpiniste qui avait chuté sur le glacier du Miage, à environ 2 800 mètres d'altitude, sur le versant sud du massif du Mont-Blanc, en Italie. "L'alerte a été donnée par ses compagnons qui l'ont vu glisser dans un ravin. L'alpiniste est décédé, ses camarades sont indemnes", ont-ils souligné.

Jeudi 27 juin, peu avant 7 h 30, un grimpeur taïwanais "âgé d'une trentaine d'années", a fait une chute de 250 mètres, alors qu'il évoluait à plus de 3 000 mètres sur la face nord de l'Aiguille du Midi (Haute-Savoie), selon le peloton de gendarmerie de Haute-Montagne (PGHM) de Chamonix.

En fin d'après-midi, ce même jour, un ressortissant polonais d'une trentaine d'années, a trouvé la mort dans les mêmes circonstances, dans le Couloir du Goûter (Haute-Savoie), à 3 500 mètres d'altitude, poursuit le PGHM.

Un randonneur tchèque a perdu la vie, jeudi 27 juin, après être sorti d'un sentier, en glissant dans une pente herbeuse, à plus de 2 000 mètres d'altitude, dans le secteur du col de la Croix du Bonhomme, au sud du massif du Mont-Blanc, selon le capitaine Stéphane Narbaud, commandant en second du PGHM de Savoie.

Des orages à prévoir

Le jour suivant, les équipes du PGHM de Savoie ont découvert en Haute-Maurienne le corps sans vie d'un randonneur, probablement tombé la veille, en glissant lui aussi sur une pente herbeuse, a ajouté le capitaine. "Nous voyons beaucoup d'accidents ces derniers jours parce qu'il y a eu un fort enneigement en altitude cet hiver et qu'il reste une quantité importante de neige à plus de 2 000 mètres."

"Ça obture une partie des sentiers. En essayant de les contourner, les gens se perdent et glissent", poursuit Stéphane Narbaud, en appelant "à faire très attention cette année". Joint par téléphone, le PGHM de Savoie explique qu'"il ne faut pas surestimer ses capacités, cela permet de savoir dans quoi l’on s’engage. Il est parfois difficile de se rendre compte à quoi ressemble le terrain quand on vient de loin. La montagne n’est pas la même en juin qu’en août".

La préfecture de Haute-Savoie a par ailleurs mis en garde, vendredi 28 juin, contre des perturbations orageuses pouvant provoquer de fortes précipitations, rafales de vent et activité électrique ce samedi 29 juin. "Il serait raisonnable de différer ses projets de sorties en montagne afin de bénéficier de conditions plus propices à la pratique de l'alpinisme et des activités de pleine nature", souligne-t-elle.

"La météo est assez instable, que ce soit cette année ou une autre, il faut veiller à s’engager par une météo fiable", abonde le PGHM de Haute-Savoie. Avant de se rendre en montagne, le PGHM de Savoie recommande de "bien préparer les randonnées, l’itinéraire qu’on envisage de faire, se renseigner auprès des gardiens de refuges, de secouristes pour être conscient des conditions météorologiques."