Il ne faut pas abuser de l'imagerie médicale. C'est le conseil de l'Autorité de Sûreté Nucléaire, après une étude en Bourgogne et en Franche-Comté. Un conseil qui tombe en plein procès des irradiés d'Epinal.
Trop de rayonnements délivrés aux patients. C'est le constat de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). Elle a dressé le bilan des inspections réalisées en Bourgogne et en Franche-Comté.
L'ASN est une autorité indépendante. Elle est chargée de contrôler toutes les activités nucléaires civiles en France. Dont celles du domaine médical.
Au chapitre positif, l'ASN rappelle que la radiothérapie traite un nombre croissant de patients : 200 000 personnes chaque année, dont 7 600 en Bourgogne et en Franche-Comté. La radiothérapie reste une méthode efficace de traitement des cancers, avec un taux d'environ 80 % de guérison.
Au chapitre négatif, l'Autorité de Sûreté Nucléaire estime que l'augmentation des doses de rayonnements ionisants devient "une préoccupation croissante". Les rayonnements sont liés à l'imagerie médicale : Ces techniques, comme la radiologie ou la scanographie, permettent de voir à l'intérieur du corps. Entre 2002 et 2007, les doses auxquelles sont soumis les Français ont augmenté en moyenne de 57 % par habitant.
Priorité à l'IRM, pas au scanner
Il est donc urgent de prendre des mesures pour maîtriser l'augmentation des doses délivrées. En passant un scanner, par exemple, chaque patient reçoit l'équivalent des radiations annuelles tolérées pour un travailleur du nucléaire.
Alors, que faire ? L'ASN préconise de recourir en priorité à l'IRM (imagerie à résonnance magnétique), qui n'est pas irradiante. Cette technique doit être privilégiée pour les examens du système nerveux central, de la moelle épinière, en rhumatologie et chez les enfants. L'ASN préconise donc le développement du parc d'IRM. Un parc qui n'est pas toujours à la hauteur des besoins.
Le rapport complet, sur le site de l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
Le reportage de Marianne Picoche et Jean-Louis Saintain / France 3 Bourgogne :