La Région Franche-Comté et Pole Emploi financent des formations à de futurs frontaliers.

Dans le nord de la Franche-Comté, les pouvoirs publics se mobilisent pour former
les demandeurs d'emploi aux besoins de l'industrie horlogère de la Suisse toute
proche, un secteur qui doit créer des milliers d'emplois d'ici 2016.

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Un premier groupe de dix chômeurs a achevé cette semaine à Exincourt, près de Montbéliard (Doubs) une formation de 72 jours, financée par la Région Franche-Comté et Pôle Emploi. L'objectif est qu'ils décrochent un poste d'opérateur dans une nouvelle usine de montres que le groupe ETA-Swatch doit implanter d'ici le printemps prochain à Boncourt, en Suisse, à deux kilomètres de la frontière française et moins de 20 kilomètres de Montbéliard.
D'ici cinq ans, 30 à 40 ouvriers par an pourraient bénéficier de cette formation dispensée par l'AFPI, un organisme géré par le patronat des industries métallurgiques, précise Régis Naveau, responsable commercial à l'AFPI.
L'arrivée d'ETA-Swatch est "une bonne nouvelle pour l'emploi, c'est une opportunité à saisir pour faire baisser le chômage", se réjouit la présidente de région, Marie-Guite Dufay (PS).
Le nord Franche-Comté, berceau de l'industrie automobile, souffre d'un taux de chômage de 11%, contre environ 3% de l'autre côté de la frontière.Dans ces conditions, les perspectives d'embauche en Suisse ne peuvent qu'intéresser les frontaliers. D'autant que la nouvelle usine, qui devrait démarrer avec quelque 200 salariés, pourrait en employer un millier à l'horizon 2020. Plus largement, la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse présage le recrutement par les entreprises suisses de 3.200 personnes d'ici 2016, soit une augmentation de 15% de leurs effectifs.
En Franche-Comté, les dix premiers ouvriers formés ont été sélectionnés parmi 280 dossiers. Venus d'horizon très différents, la plupart ne connaissaient pas l'industrie mécanique.
Ludovic Feuillet, commercial au chômage, est attiré par un salaire alléchant "d'environ 3.000 euros". "C'est une superbe opportunité, surtout quand on voit le monde du travail en France, où on est sans emploi ou mal payé", explique-t-il à l'AFP.
Mais la différence de salaire, environ 40%, fait craindre aux patrons horlogers français une fuite des compétences. "Nous discutons avec Swatch pour que son implantation ne perturbe pas notre tissu économique", note à ce propos Mme Dufay. Selon elle, "un tiers des salariés seront recrutés par le groupe (Swatch) en interne, un tiers seront embauchés en Suisse et un tiers seront Français". Pour Bruno Lafon, délégué général de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de Belfort-Montbéliard, il faut "travailler ensemble pour un développement
harmonieux"
et "faire de la formation à outrance pour avoir un maximum de personnels formés sur le bassin d'emplois pour fournir ETA-Swatch, mais aussi les entreprises françaises".
Un comité de pilotage orchestré par l'Agence régionale de développement, réunissant la préfecture, la région, l'UIMM et la Chambre de commerce et d'industrie régionale a été mis sur pied pour suivre l'implantation d'ETA-Swatch. Outre le lycée horloger de Morteau (Doubs), fleuron de la formation de cette spécialité, un CAP d'horlogerie a été lancé à Delle (Territoire-de-Belfort) et la région travaille à de nouvelles formations de techniciens qualifiés. "Il existe de très grandes perspectives de développement de l'horlogerie de luxe en Suisse et en Franche-Comté, nous avons les compétences pour y répondre", affirme Mme Dufay.
D'après l'observatoire statistique transfrontalier de l'arc jurassien, plus de 16.000 des 25.000 frontaliers franc-comtois travaillent dans le secteur horloger suisse.

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