Une famille originaire des Balkans aurait acheté de jeunes filles mineures à leurs parents pour les revendre. Une dizaine de personnes se trouvent en garde à vue sur le territoire national et notamment dans le Doubs, à Nancy et Montluçon.
Elles ont été interpellées dans le cadre d'une enquête menée par la JIRS (Juridiction Interrégionale Spécialisée) de Nancy pour des faits commis en Allemagne et en France.
Des mineures vendues par leur famille
"D'après les premiers éléments de l'enquête, les suspects, principalement de nationalité serbe, achetaient des jeunes filles dans les Balkans et les revendaient, exclusivement à des membres de leur communauté en France, en Allemagne et en Belgique", a indiqué à l'AFP le substitut du procureur de la JIRS, Grégory Weil.
Deux de ces jeunes filles âgées de 13 à 14 ans ont été découvertes, l’une à Montluçon par les autorités françaises et l’autre en Belgique, près de Gand, par les autorités Belges.
Elles sont en cours d’audition ce mercredi 24 octobre 2012.
La justice ignore encore actuellement le nombre exact de victimes, ni ce qu'il advenait des jeunes filles une fois celles-ci revendues. "A priori, les deux jeunes filles retrouvées ne souffraient pas de blessures physiques particulières" a précisé le substitut du procureur de la JIRS.
De multiples interpellations
Les personnes interpellées en France et se trouvant en garde à vue pourraient être déférées sous les chefs d’inculpation de "traite d’êtres humains en bande organisée" et "association de malfaiteurs" et "faux administratifs"
Dans la région de Nancy, les interpellations ont été réalisées en collaboration avec la Police de l'Air et des Frontières (PAF) de Metz, la PAF du Doubs, et la PJ de Besançon. Les Policiers sont intervenus à Besançon, Valdahon et Maîche, où résidaient les membres de la famille suspectée.
Trois personnes interpellées en Belgique, pourraient rapidement être remise à la justice française à Nancy.
Les gardés à vue pourraient être déférés jeudi 25 octobre 2012 devant un juge d'instruction de Nancy.
L’Allemagne et la France ont travaillé en étroite collaboration depuis l’instruction ouverte en janvier 2012 et géreront chacune les suites judiciaires des faits commis sur leur territoire.
L'enquête doit notamment déterminer le nombre de jeunes filles ayant été achetées puis revendues par le réseau, et dans quelles conditions elles ont été cédées par leurs familles.
"C'est un dossier peu courant", a commenté le substitut du procureur. Les suspects, qui encourent 20 ans de réclusion criminelle et trois millions d'euros
d'amende, devraient être mis en examen en fin de semaine.