Les 80 autos-écoles du département ont organisé une opération escargot dans l'agglomération dijonnaise mercredi 7 novembre 2012. Elles protestaient contre le manque d'inspecteurs disponibles pour faire passer le permis de conduire.
Les automobilistes ont du prendre leur mal en patience dans les embouteillages. Une centaine de véhicules ont pris part au cortège. Le départ était fixé vers 8h au centre d'examen du permis de conduire de Longvic. Les autos ont pris la direction du centre-ville de Dijon. Les manifestants se sont rendus d'abord à la DDT (Direction départementale des territoires) qui gère le nombre de places disponibles pour l'examen du permis de conduire. Ensuite, ils se sont dirigés vers la préfecture, pour faire part de leurs doléances à la sous-préfète de Beaune qui est en charge du dossier. "Il faut que la situation s'améliore. Nous voulons des promesses écrites", déclarent les professionnels des autos-écoles. "Ensuite, si rien ne bouge dans un délai de 30 jours, nous recommencerons", préviennent-ils.Nous avons interrogé Thierry Donzel - président départemental du CNPA (Conseil National des Professions de l'Automobile), branche Formation du conducteur - sur les raisons de cette mauvaise humeur.
Pourquoi ce mouvement de colère des autos-écoles ?
Il n'y a pas assez d'inspecteurs du permis de conduire en Côte d'Or : on en compte seulement 10. Or, au mois de décembre, plus de la moitié d'entre eux seront indisponibles pour diverses raisons (problèmes de santé, congé maternité, formation…). Conséquence : ce mois-là, il n'y aura que 310 places pour passer l'examen de conduite voiture, au lieu de 970 habituellement.
Pour les élèves, quelles sont les conséquences de cette pénurie d'inspecteurs du permis de conduire ?
Ils vont devoir patienter un peu plus, alors que les délais pour obtenir le permis de conduire sont déjà très longs dans le département. En principe, on devrait pouvoir passer le code et la conduite en l'espace de deux mois, pour un coût allant de 1 200 à 1 500 euros. Mais, dans les faits, cela peut prendre jusqu'à six mois, ce qui engendre des leçons supplémentaires pour se maintenir à niveau le temps de passer l'examen. Certains élèves suivent ainsi une quarantaine d'heures de formation et déboursent jusqu'à 2 000 euros.
Cette situation a-t-elle des répercussions négatives sur les autos-écoles ?
En effet, le personnel fait les frais du manque de places disponibles pour passer le permis. Quand on annonce aux élèves qu'ils vont devoir patienter plusieurs semaines, on a parfois droit à des menaces verbales et on craint que certains passent aux menaces physiques. Par ailleurs, cela a des conséquences économiques pour nos entreprises. Quand une personne a eu son code et nous demande à quelle date elle va pouvoir passer la conduite, si on lui répond "pas avant deux ou trois mois", l'élève nous dit qu'il reviendra dans quelques semaines. Et pendant ce temps, les moniteurs se retrouvent au chômage technique. Si cette situation perdure, certains d'entre nous seront obligés de licencier une partie de leur personnel. L'administration doit prendre ses responsabilités.