Il y a trois ans, Parisot envisageait de contruire une nouvelle usine pour le géant suédois Ikea. Aujourd'hui, il se place en procédure de sauvegarde pour éviter de payer ses dettes pendant six mois. Le temps, espère la direction, de renflouer les caisses
21 janvier 2009. La belle époque. Parisot annonce l'implantation à Corbenay d'une nouvelle usine. Elle fabriquera des dressings pour Ikea. Le premier distributeur mondial de meubles a signé un contrat de cinq ans avec le premier fabricant français de meubles en kit. Une centaine d'emplois sera créée. C'est le bon temps, celui des projets ambitieux. Un temps révolu.
La semaine suivante, patatras. L'usine de 25.000 mètres carrés ne verra finalement jamais le jour. La faute aux banquiers. Parisot n'a pas réussi à réunir les 35 millions d'euros nécessaires au projet. Ikea s'installera bien en Haute-Saône, quelques mois plus tard, mais à Lure, sur l'ancienne usine Isoroy.
Aujourd'hui, rien n'a vraiment changé. Le groupe Parisot est toujours confronté "à des difficultés pour trouver de nouveaux financements bancaires", explique Eric Fohlen-Weill, chargé de la communication pour Parisot.
Le site vosgien de Parisot-Mainttaincourt, qui emploie 380 salariés, est en cessation de paiement. La direction du groupe a demandé à ce qu'il soit placé en redressement judiciaire. L'usine a perdu son principal client, Castorama, et près de 30% des commandes depuis le début de l'année.
"La direction veut prendre le taureau par les cornes"
"Le marché du meuble est difficile et perd 10% par mois depuis juillet, poursuit Eric Fohlen-Weill. Avec la crise, les particuliers retardent leurs achats de cuisines ou de salles de bain". Ce contexte économique met en difficulté plusieurs entreprises du secteur, notamment le numéro 1 français du meuble, Cauval, qui a déposé le bilan de sa filiale de canapés il y a quelques semaines.
Le chiffre d'affaires de Parisot a plongé "de 15 à 20%" depuis quelques mois. Pour redresser la barre, le groupe haut-saônois a donc demandé au tribunal de commerce de Vesoul de bénéficier d'une procédure de sauvegarde. Pendant six mois, il ne paiera pas ses dettes. Eric Fohlen-Weill veut y voir "un signe positif": "La direction veut prendre le taureau par les cornes et est déterminée à redresser l'entreprise. Nous sommes en situation difficile, mais pas en grande difficulté".
Détenu à 51% par le groupe industriel français Windhurst Industries depuis le début de l'année 2011, Parisot avait racheté les cuisines Vogica quelques mois plus tard.
Parisot, fondé en 1936 par le grand-père de Laurence Parisot, actuelle patronne du Medef, emploie aujourd'hui plus de 800 salariés à Saint-Loup-sur-Semouse et Corbenay, en Haute-Saône.