Deux salariés de l'usine de la société Aperam à Imphy dans la Nièvre, sont morts et dix autres ont été blessés mercredi 14 novembre 2012, lors d'une opération de maintenance.
Deux personnes travaillant à l'aciérie Aperam d'Imphy dans la Nièvre, sont mortes en raison d'un manque d'oxygène dans un four, ce mercredi 14 novembre 2012 vers 9H, lors d'une opération de maintenance . "Il n'y a pas eu d'émanation de monoxyde de carbone", contrairement à des informations données dans un premier temps. Dix autres salariés touchés ont été pris en charge et soignés sur place, la plupart en état de choc ou légèrement incommodés.
Les victimes sont un prestataire externe âgé de 62 ans et un employé d'Aperam de 41 ans, a précisé la préfecture. "Une enquête judiciaire a été ouverte", a déclaré un représentant du parquet de Nevers, qui s'est rendu sur place, suivi du procureur dans l'après-midi.
D'après les premiers éléments de l'enquête, confiée à la brigade de recherches de Nevers, l'homme de 62 ans est intervenu en début de matinée le 14 novembre 2012, dans ce four expérimental d'environ 3 mètres de haut, à l'arrêt depuis 48 heures et ouvert. Le taux d'oxygène y avait été auparavant abaissé en bas de cuve par l'injection d'argon, un gaz lourd, afin de fabriquer un acier. Malgré la ventilation du four durant 48 heures, il semble que le taux d'oxygène y était resté très bas, ce qui a provoqué le décès du salarié. L'homme de 41 ans l'a vu inconscient dans la cuve et a alerté les pompiers, qui se trouvent en permanence sur ce site protégé. Il est ensuite aussitôt descendu dans le four, où il a lui-même fait un malaise.
Les secours ont sorti les deux hommes peu après 8H30, le premier était déjà mort. Le second est décédé lors de son transport à l'hôpital. Leur autopsie a été ordonnée, ainsi que des examens toxicologiques, a ajouté le parquet. L'unité où s'est produit l'accident, qui comprend trois fours expérimentaux, a été arrêtée et placée sous scellés, dans l'attente d'une probable expertise. L'inspection du travail a aussi été saisie.
Une dizaine d'autres salariés ont été pris en charge par les secours et soignés sur place dans la matinée, la plupart en état de choc, d'après la préfecture, qui a activé une cellule opérationnelle de crise. Un soutien psychologique a été mis en place pour le personnel, a indiqué la direction d'Aperam, qui compte près de 700 salariés à Imphy.
"L'installation où s'est déroulée l'accident est en cours de démarrage et se trouvait sous la responsabilité du fournisseur. Ce chantier a fait l'objet de tous nos efforts en matière de sécurité, avec 900 audits de sécurité effectués depuis son lancement", a affirmé Philippe Darmayan, directeur général d'Aperam, dans un communiqué.
Dans un communiqué, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a tenu "à assurer les familles des victimes de (son) soutien dans cette épreuve douloureuse". Dans la matinée, la presse avait été tenue à distance du site alors que l'aciérie fonctionnait toujours malgré l'accident. La société Aperam, ancienne filiale d'ArcelorMittal, est spécialisée dans les inox. Elle est détenue majoritairement par la famille Mittal, qui possède 41% de son capital.