Un recours a été déposé contre le centre de détention de Joux-la-Ville qui maintient les fouilles systématiques à la sortie du parloir, alors que le tribunal administratif de Dijon a suspendu cette pratique.
"Cette situation est presque ubuesque ! Il est extrêmement rare qu’une administration ne respecte pas les décisions du juge administratif !" Maître Alexandre Ciaudo se dit "ébahi". Il est l'avocat du détenu qui a obtenu qu'on cesse les fouilles à corps systématiques à la sortie des parloirs. Ce prisonnier contestait la légalité de cette pratique, citant l'exemple de sa mère âgée que les surveillants avaient ainsi contrôlée. Sa requête a été entendue puisque le 12 novembre dernier, le tribunal administratif de Dijon a rendu une ordonnance enjoignant le centre de Joux-la-Ville de cesser les fouilles à corps systématiques.L'établissement pénitentiaire de Joux-la-Ville dans l'Yonne n'a pas l'intention de se plier à cette injonction. C'est en tous cas ce qu'ont annoncé les surveillants du centre pénitentiaire qui étaient en grève jeudi 15 novembre 2012. Ils disent avoir obtenu de la direction le maintien des fouilles au sortir du parloir. Maître Alexandre Ciaudo a donc introduit un référé "liberté" sur lequel le juge doit statuer dans les 48 heures. L'avocat demande au juge administratif de faire appliquer l’ordonnance rendue lundi 12 novembre (ordonnance qui enjoint le centre de détention de cesser les fouilles à nu systématiques à la sortie du parloir) avec en cas de non-respect une astreinte financière de 500 euros par jour. "Nous sommes dans un Etat de droit. La justice ne doit pas se plier aux revendications syndicales", conclut l'avocat.
La décision du tribunal est attendue pour lundi 19 novembre dans l'après-midi.
Rappelons que la France a déjà été condamnée à deux reprises par la Cour européenne des droits de l'Homme. Ces fouilles à nus sont légales, mais elles doivent être encadrées et non pas pratiquées de façon systématique.
L'avocat a déposé un recours contre le centre de détention de Joux-la-Ville, dans l'Yonne, qui maintient les fouilles systématiques à la sortie du parloir, alors que le tribunal administratif de Dijon a suspendu cette pratique.