Vendredi 30 novembre, à 20h45, Thalassa - l'émission de France 3 - diffuse un documentaire consacré à Philippe Croizon, nageur amputé des quatre membres, et son "poisson-pilote" icaunais Arnaud Chassery.
Les deux hommes étaient à Joigny, dans l'Yonne, mercredi 28 novembre 2012, pour présenter ce film consacré à leurs aventures. Ce documentaire exceptionnel de 110 minutes retrace leur épopée pour rallier à la nage les cinq continents en 100 jours : Océanie, Asie, Afrique, Amérique et Europe. Ce témoignage, qui est intitulé "Nager au-delà des frontières", a reçu le Grand Prix du Public lors de sa première projection au festival du film d'aventure de La Rochelle.Depuis sa traversée de la Manche en 2010, Philippe Croizon, ancien ouvrier métallurgiste de 43 ans privé de ses bras et jambes après un accident en 1994, s'est lancé dans un nouveau combat. Il veut sortir les handicapés de leur ghetto et substituer le mot "différent" à celui d'invalide. Pour atteindre son but, il réalise des défis qui forcent le respect et l'admiration.
Le long métrage de Robert Iséni et Charlène Gravel est un beau film d'aventure. Les spectateurs voyagent de la Papouasie-Nouvelle Guinée aux eaux glacées du détroit de Béring, en passant par la mer Rouge et Gibraltar. Le film est surtout une formidable leçon de vie et d'espoir. Réalisé sans voyeurisme, il provoque larmes et rires. Il ne s'agit en aucun cas d'un document "sur" le handicap, mais sur son dépassement, par un homme qui affirme sa différence en s'assignant des défis porteurs d'espoir et de vie, que l'on soit ou non "valide".
Un des moments forts raconte l'arrivée de Philippe Croizon sur une plage marocaine. Après avoir franchi le détroit de Gibraltar, il étreint en pleurant le petit Théo Curin, 12 ans, lui aussi quadruple amputé à la suite d'une méningite et dont le sourire radieux illumine la scène. Coup au coeur à nouveau dans le golfe d'Aqaba, lorsque le nageur rencontre Paul Sobol, 86 ans, rescapé des camps de la mort nazis. Le vieil homme porte, tatoué sur le bras, son numéro matricule de déporté juif. Il dit à Philippe : "Comme toi, j'ai dû me reconstruire après cette inhumaine épreuve. Comme toi, je suis devenu un autre. Comme je te comprends ! Tu ravives mon espoir à la fin de ma vie..."