Le duel Jean-François Copé-François Fillon bat son plein. Il faut organiser de nouvelles élections pour désigner le président de l'UMP : c'est ce que déclarent les sénateurs fillonistes, qui vont faire voter une motion en ce sens.
La crise à l'UMP entre Jean-François Copé et François Fillon est loin de s'apaiser. Jean-François Copé avait proposé à l'ancien Premier ministre François Fillon un référendum pour demander aux militants s'ils voulaient revoter pour leur président. En échange, il lui avait demandé de renoncer à créer un groupe dissident à l'Assemblée.François Fillon a toujours réclamé un nouveau vote des militants, le précédent selon lui ayant été entaché de fraudes sans lesquelles, affirme-t-il, c'est lui qui aurait été élu. L'ex-Premier ministre avait accepté mardi soir du bout des lèvres ce référendum, "à des conditions de strictes impartialités".
Mais, l'horizon s'est à nouveau obscurci mercredi à l'UMP. Jean-François Copé affirme que les conditions pour un référendum interne ne sont plus réunies, après la publication au JO des statuts du groupe filloniste à l'Assemblée nationale. Ce nouveau groupe "Rassemblement - UMP" est présidé par François Fillon et est composé de 68 membres, y compris son président (sur 194 députés UMP en tout).
A en croire le dernier épisode en date, les sénateurs fillonistes vont faire voter une motion. Ils veulent que le groupe UMP du Sénat, dans lequel ils sont majoritaires, appelle à l'organisation d'un nouveau scrutin pour la présidence de l'UMP. Ce "revote" devrait être confié à une direction collégiale. "Nous allons déposer au sein du groupe une motion dans laquelle nous demandons de retourner auprès des militants UMP afin qu'ils puissent revoter et nous demandons la mise en place d'une direction collégiale totalement indépendante qui assumera l'organisation du scrutin" a déclaré l'ancien ministre Henri de Raincourt à l'issue d'une réunion organisée mercredi 28 novembre 2012.
François Fillon était présent à cette réunion qui a regroupé près de 70 personnes. Il est reparti sans faire de déclaration. "François Fillon, nous a dit, en reprenant les déclarations de Jean-François Copé ce matin, que les conditions ne sont pas réunies pour un référendum, qu'on se retrouve à la case départ", a souligné M. de Raincourt.