Le tribunal civil de Versailles a ordonné mardi 4 décembre 2012 une expertise génétique de Dominique Desseigne et de la fille de l'ex-ministre Rachida Dati.
L'ex-Garde des sceaux, originaire de Saône-et-Loire, a lancé une procédure en reconnaissance de paternité visant le PDG du groupeLucien Barrière. Une fois cette expertise réalisée, le tribunal fixera une date pour une nouvelle audience de procédure. Selon une avocate spécialiste en droit de la famille, Me Laurence Mayer, "le père désigné se soumet ou non" au test de paternité, ajoutant qu'un refus pouvait être analysé par le tribunal "comme une présomption d'aveu". Après que la justice aura établi la filiation de l'enfant, la mère peut réclamer une "contribution" au père, a ajouté Me Mayer.
L'affaire avait été plaidée à huis clos le 6 novembre, en l'absence de Rachida Dati et de Dominique Desseigne. Le Point.fr avait révélé début octobre que l'ancienne ministre de la Justice avait assigné M. Desseigne pour "reconnaissance de paternité" de sa fille, dont elle a toujours tu l'identité du père. L'ex-garde des Sceaux avait à l'époque démenti l'information.
Dominique Desseigne, 68 ans, est le dirigeant du groupe Lucien Barrière (GLB) qui comprend 37 casinos, 15 hôtels de luxe et près de 130 restaurants et bars, dont le célèbre Fouquet's à Paris. Son chiffre d'affaires 2011 s'est établi à près de 1,1 milliard d'euros. Proche de Nicolas Sarkozy, M. Desseigne a pris les rênes du groupe hôtelier en 2001, après le décès de son épouse, Diane Barrière, qui avait été victime six ans auparavant d'un accident d'avion.
Dominique Desseigne a dit "réfléchir" sur "la suite qu'il entend donner à la procédure", après que la justice a ordonné un test pour établir, si oui ou non, il est le père de la fille de Rachida Dati, selon ses avocates. "Notre client, Monsieur Dominique Desseigne, persiste à contester la véracité des attestations produites par Madame Rachida Dati", ont écrit dans un communiqué les avocates du PDG du groupe Lucien Barrière, Me Michèle Cahen et Me Florence Rault. Celle-ci a rejoint mardi la défense de M. Desseigne. "Il réfléchit, au vu de la motivation retenue par le tribunal de grande instance de Versailles, sur la suite qu'il entend donner à la procédure", ont-elles ajouté, sans donner plus de précision.
Après la révélation de l'assignation visant M. Desseigne, l'eurodéputée a réclamé devant le tribunal de Nanterre 50.000 euros de dommages et intérêts pour elle et autant pour sa fille aux magazines Closer et Voici pour avoir fait état de cette action en justice. La décision est attendue pour le 10 janvier. Elle avait annoncé aussi des dépôts de plainte au pénal contre les magazines Gala et VSD et le site lepoint.fr.