L'affaire de la fusillade à la discothèque "Nuit de Folie" est jugée aux assises de la Nièvre à partir du mercredi 12 décembre 2012. Le procès devrait durer deux semaines.
En avril 2006, une violente bagarre avait opposé des jeunes de la communauté turque de Nevers aux vigiles d’une boite de nuit. L'événement avait entrainé des violences urbaines.
La rixe avait éclaté dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 avril 2006, vers 2 heures du matin. Des jeunes s'étaient vu refuser l'entrée de la discothèque de l’agglomération neversoise. Ils s’en étaient pris au bâtiment à l’aide d’une barre de fer notamment. Un des vigiles armé d'un fusil à pompe avait tiré à plusieurs reprises sur le groupe. Trois jeunes âgés de 25 à 30 ans avaient été blessés, dont l'un très grièvement. Il est toujours dans le coma.
A l'époque des faits, le parquet de Nevers avait ouvert une information judiciaire pour tentative de meurtre et pour complicité de meurtre. Trois salariés de la boite de nuit avaient été interpellés et mis en examen. Ce drame avait eu d'importantes répercussions : plusieurs épisodes de violences urbaines s'étaient succédé. Des marches silencieuses avaient aussi été organisées pour protester contre la lenteur mise par la justice à juger ce dossier. Une de ces manifestations, organisée à l'appel de SOS Racisme, avait réuni plusieurs milliers de participants.
Après six années d’une procédure "difficile", le procès s'ouvrira dans un climat apaisé. Les trois vigiles feront face à 18 parties civiles. Mais, "le temps a pacifié un peu les douleurs", estime Jean-Claude Clément, procureur de la République de Nevers.
Reportage de Régis Guillon et Murielle Rousselin avec :
- Une des 3 victimes des coups de feu
- Brahim Ziat, porte-parole des parties civiles
- Jean-Claude Clément, procureur de la République de Nevers