Les casinos ont vu leurs chiffres d'affaires baisser de 20% en 5 ans; ils en appellent au 1er ministre pour pouvoir proposer de nouveaux jeux
Après une belle année 2011, les casinos français ont vu leur chiffre d'affaires baisser en 2012. Une baisse de 1,8% qui s'ajoute à celles d'années précédentes, causée notamment par la concurrence des jeux sur internet et ceux de la FDJ (Française des jeux). Les présidents des différents syndicats du secteur ont donc envoyé une lettre à Jean-Marc Ayrault pour lui demander de "débloquer" l'autorisation de proposer de nouveaux jeux.
La lettre a été envoyée le 20 décembre, explique l'AFP, par les trois syndicats patronaux représentant les 196 casinos français : les présidents du Casinos de France, du Syndicat des casinos modernes de France et de l'Association des casinos indépendants français rappellent que le secteur. Ils y expliquent que l'exercice du 1er novembre 2011 au 31 octobre 2012 s'est achevé sur une baisse de 1,8 %.
Au total, depuis 5 ans, c'est donc une baisse de 20% qu'a connu ce secteur qui représente 15.500 emplois directs.
Une situation de blocage
"Nous avons besoin que l'on nous permette d'innover en période de crise et dans un contexte concurrentiel (FDJ, PMU, jeux en ligne) très rude", expliquent les représentants des casinos. Les casinos se heurtent, écrivent-ils, depuis plusieurs mois "à une forme d'inertie" sur les modifications de textes nécessaires pour de nouveaux jeux. Ils citent le jeu de la bataille (jeu de cartes sur table) "expérimenté avec succès" pendant six mois, qui n'a toujours pas reçu d'agrément officiel et dont la mise en service a été suspendue.
Selon les casinos, les textes préparés par l'Intérieur et soumis au Budget, attendent depuis trois mois un avis favorable. Trois autres jeux "expérimentés avec succès également et validés par la Commission des jeux du ministère de l'Intérieur, ne peuvent plus être exploités", ajoutent les casinos.
Les casinos ajoutent avoir expérimenté pendant plus de six mois un découplage des horaires de fonctionnement des jeux traditionnels et des machines à sous. Ce test, selon eux, s'est révélé satisfaisant pour le Service central des courses et jeux, mais son exploitation en régime normal n'a pu démarrer car elle nécessite également une modification de textes.
Dans leur lettre au Premier ministre, les casinos demandent donc à M. Ayrault "de bien vouloir intervenir pour mettre fin à cette situation de blocage".
Les quelque 180 communes françaises qui accueillent un ou plusieurs casinos suivent aussi de très près l'évolution du PBJ des casinos puisque 15% des prélèvements fiscaux sur le PBJ vont directement dans leur budget (85% à l'Etat).