La présidente du tribunal de grande instance d'Auxerre a démissionné par "écoeurement". Elle a été mise en cause par le bâtonnier pour manque de respect des personnels et pour avoir pénétré de force dans son bureau.
Avec l'approbation du conseil de l'ordre, le bâtonnier a dénoncé ce fait ainsi que l'ambiance régnant au TGI dans des courriers à la ministre de la Justice, au premier président de la cour d'appel de Paris et au Conseil national des barreaux. "Ce n'est pas l'usure, mais l'écoeurement" qui a conduit Marianne Laurans à démissionner de ses fonctions qu'elle occupait depuis janvier 2008, a-t-elle déclaré au quotidien l'Yonne Républicaine, alors qu'elle demandait depuis plusieurs mois à être mutée. Elle reste magistrate et peut être nommée à un autre poste, ou bien prendre sa retraite.
Réputée pour son caractère bouillonnant, Mme Laurans s'emportait parfois même en audience. En septembre dernier, lors du procès de l'ancienne directrice de cabinet du président du conseil général de l'Yonne pour abus de faiblesse, elle l'avait traitée de "cougar" aimant "entretenir beaucoup d'hommes". Selon Marie-Christine Lanfranconi, bâtonnier du barreau d'Auxerre, la présidente du tribunal avait aussi "un irrespect évident des avocats, des magistrats et des greffiers". "La justice ne pouvait plus être rendue de façon sereine", a-t-elle assuré.
"Son dernier fait d'armes a été le 3 octobre de pénétrer sans autorisation dans le bureau des bâtonniers, un geste grave", semble-t-il motivé par de la simple "curiosité" mais qui constitue "une insulte à la profession", a rapporté Marie-Christine Lanfranconi. Cette dernière affirme garder "le plus grand respect" pour Mme Laurans. Elle dit avoir, a appris sa démission lundi 7 janvier 2013, en même temps que le tribunal.