16 grands établissements hospitaliers français ont pu emprunter la somme de 228 millions d'euros sur les marchés obligataires. Le Centre Hospitalier Universitaire de Dijon figure sur la liste des bénéficiaires.
C'est une bouffée d'oxygène dans un contexte de difficultés financières pour les hôpitaux: 16 Centres hospitaliers universitaires (CHU), soit la moitié des grands établissements, ont emprunté facilement, vendredi 1er février 2013, 228 millions d'euros sur les marchés obligataires.
"L'emprunt a été couvert en quelques minutes, avec une offre très importante et avec un taux compétitif de 3,65%", a indiqué à l'AFP Philippe Domy, le nouveau président de la Conférence des Directeurs Généraux de CHU.
L'émission obligataire a été un succès bien que l'agence Moody's ait abaissé l'été dernier la note des Centres hospitaliers régionaux universitaires (CHRU). Pour justifier cette dégradation, l'agence financière avait mis en avant les difficultés financières de certains établissements, notamment en Outre-mer.
L'émission obligataire du vendredi 1er février 2013, qui a été créditée de la note AA par l'agence Fitch ratings, ne concernait que des établissements de la métropole: Besançon, Bordeaux, Clermont, Dijon, Grenoble, Lyon, Marseille, Metz, Montpellier, Nancy, Nice, Nîmes, Poitiers, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse.
32 CHU en France
Les marchés sont attentifs notamment à la certification des comptes des établissements et à leur niveau d'endettement. Le panel d'établissements emprunteurs doit avoir une situation financière homogène. Ces établissements n'étaient pas allés sur les marchés en 2012. "C'était important qu'on réussisse cette relance au tout début de 2013", a estimé Philippe Domy, soulignant qu'il y avait eu des "tensions" l'an dernier pour le financement des investissements hospitaliers.Le taux facial d'emprunt des CHU avait été de 3,69% en 2011 et de 4,43% en 2009, selon le nouveau président de la Conférence des Directeurs Généraux de CHU.
Il y a 32 CHU en France. Le plus gros CHU, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP, 37 établissements), effectue ses opérations financières de façon autonome. Si les grands hôpitaux peuvent aller sur les marchés pour financer leurs investissements, tel n'est pas le cas des petits établissements qui doivent recourir aux prêts bancaires.
Or ceux-ci se sont taris depuis que la banque Dexia qui était leur financeur habituel a abandonné ce marché après sa restructuration. La Banque Postale doit prendre le relais, mais n'est pas encore prête. "Nous n'avons pas de solution substitutive fiable et viable aujourd'hui depuis le départ de Dexia", a souligné M. Domy.