Pollution : si ça continue, on ne pourra plus boire l'eau du robinet !

Le Groupement des AgroBiologistes de Côte d'Or (GAB 21) a tenu son assemblée générale annuelle à la maison de Marsannay-la-Côte, en plein secteur viticole, mardi 5 février 2013. On a beaucoup parlé de la pollution d'origine agricole et de ses dégâts sur l'eau.

En Côte d'Or, 120 bassins de captage d'eau potable ont été abandonnés ces dernières années, en raison notamment de la pollution aux pesticides. Ce chiffre donne une idée de l'ampleur du problème.
Si rien n'est fait, l'avenir s'annonce encore plus sombre.

En effet, une centaine de points de captage sont contrôlés par l'ARS (Agence régionale de santé), le conseil général de Côte d'Or et la Dréal (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement). Sur ces 103 points, 86% des stations sont contaminées : c'est le cas notamment dans la plaine dijonnaise et la côte viticole.

L'enjeu est pourtant simple : si on continue à agir de cette façon, on ne pourra plus boire d'eau du robinet. Déjà, on ne peut quasiment plus boire d'eau qui ne soit traitée au préalable.

Y a-t-il des solutions ?

"L'agriculture biologique est la solution la plus efficace pour protéger l'eau face aux problèmes actuels de pollutions d'origine agricole", déclare le Groupement des AgroBiologistes de Côte d'Or. "Les consciences se réveillent, mais le mouvement est très lent", expliquent les agriculteurs bio.

Les habitudes sont difficiles à changer, car cela implique de nouvelles méthodes de travail et une charge de travail importante sur le plan administratif. En effet, les cahiers des charges sont très lourds à respecter.
Par ailleurs, le passage au bio entraîne une diminution des rendements. Autrement dit, seuls ceux dont la trésorerie est à flot  peuvent envisager une conversion au bio de façon sereine. Pour les autres, qui sont nombreux à être pris à la gorge par des emprunts et des charges financières, l'abandon de l'agriculture conventionnelle est souvent inenvisageable, car cela aggraverait leur situation financière déjà intenable.

Le département de la Côte d'Or compte environ 300 producteurs bio qui cultivent 13 000 hectares, soir 2,8% de la surface agricole du département. La moitié de ces exploitants bio sont des viticulteurs : ils représentent 14% du vignoble du département.

Sur la côte viticole, la problématique des agrobiologistes, c'est la reconquête de la qualité de l'eau . 
Illustration avec ce reportage à Santenay : Pauline Ringenbach, Tiphaine Pfeiffer, Patrick Jouanin
Intervenants: Jean-François Chapelle, viticulteur certifié bio à Santenay (21)
                        Henri Tudéla, maire de Santenay (21)
                        Bernard Krempp, président du GAB 21


Quel avenir pour le bio ?

2013 sera une année charnière pour le bio : en juin 2013, le nouveau gouvernement annoncera son plan "Ambition io 2017" qui fixe les objectifs et les moyens pour développer les filières bio.  Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a adressé une "lettre de cadrage écologique" au ministre de l'Agriculture fin janvier. Cette lettre fixe les priorités environnementales de l'année. Il est demandé à Stéphane Le Foll "d'établir, d'ici mi-2013, un programme national en faveur du développement de l'agriculture biologique" afin d'atteindre l'objectif de "doublement des surfaces" en bio d'ici 2017. Réduire l'usage des pesticides est aussi au programme.
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