En visite au salon de l'agriculture à Paris, Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, a déclaré que le gouvernement souhaitait aider les producteurs de lait. Des propos de l'élu du Doubs qui sont certainement bien ressentis en Franche-Comté.
Le gouvernement est prêt à durcir la Loi de modernisation de l'économie (LME) pour soutenir producteurs et transformateurs de lait dans leurs négociations avec la grande distribution, a affirmé jeudi le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, au Salon de l'agriculture de Paris.
"L'idée, c'est de veiller à l'application de la LME", a déclaré à l'AFP M. Moscovici venu en compagnie de son collègue de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, visiter le stand de l'Interprofession laitière (le Cniel).
"Une loi, c'est fait pour être appliquée", a-t-il ajouté en appelant la grande distribution à la "responsabilité".
Cette dernière négocie actuellement avec tous ses fournisseurs, et notamment les producteurs et transformateurs de lait, l'accord tarifaire qui doit entrer en vigueurà partir du 1er mars pour une durée d'un an.
Producteurs et transformateurs réclament que la hausse des prix des céréales, nécessaires pour nourrir les vaches laitières, soit prise en compte dans le tarif auquel la grande distribution leur achète le lait.
"Je veux avec Stéphane Le Foll dire à la grande distribution que je l'appelle à la responsabilité. Il faut qu'on parvienne à des accords qui soient des accords équilibrés", a poursuivi M. Moscovici.
Et, a-t-il prévenu, "si ce n'était pas le cas, nous sommes prêts à envisager en effet de légiférer davantage si nous ne parvenions pas à des accords équilibrés. Le consommateur doit être protégé, mais le producteur, le transformateur doit l'être tout autant, c'est l'esprit de la LME".
"Je souhaite qu'il soit respecté, je souhaite qu'il soit appliqué, je souhaite que les négociations aboutissent dans le bon sens, mais si c'est nécessaire, il
ne faut pas hésiter a légiférer, ce qui veut dire d'une certaine façon, durcir l'application", a conclu M. Moscovici.
Abondant dans le même sens, M. Le Foll a estimé qu'il fallait "faire en sorte qu'il y ait des accords qui permettent d'intégrer aujourd'hui ce qui est une réalité,
le coût de l'alimentation dans le lait a augmenté, on ne peut pas proposer des baisses de prix au niveau de la grande distribution".
Le président de la République, François Hollande, avait promis samedi, en inaugurant le 50e Salon de l'agriculture à Paris, un soutien "exceptionnel" aux producteurs laitiers "qui sont dans une situation (financière) très délicate".
(AFP)