La mobilisation des agriculteurs en colère se poursuit et de nouvelles actions auront lieu, dès lundi 25 novembre 2024 en Languedoc Roussillon. Si l'alliance FDSEA - JA et la Coordination rurale mènent le même combat, leurs méthodes divergent et la rivalité enfle à la veille des élections professionnelles.
Battre le fer tant qu'il est encore chaud : les agriculteurs ne sont pas près de lâcher. L'alliance majoritaire FNSEA - JA, tout comme la Coordination Rurale, comptent maintenir leurs revendications. "Dès la semaine prochaine, nous prévoyons des actions dans la région, assure Jean-Pascal Pelagatti, vigneron membre de la FDSEA de l'Hérault. On va d'abord cibler le Mercosur et la question des importations."
🔴 La Coordination Rurale reste mobilisée au Péage du Boulou !
— Coordination Rurale (@coordinationrur) November 21, 2024
Pour sauver notre agriculture, nos agriculteurs, nos exploitations et notre avenir !!!#CoordinationRurale #AgriculteursEnColère #AgricultureEnDanger #CriseAgricole #AgricultureFrançaise #UrgenceAgricole #CR… pic.twitter.com/HWe8o5BvgM
Dans un communiqué publié le 21 novembre 2024, Jean Henric et Bruno Vila, présidents des Jeunes Agriculteurs (JA 66) et de la FDSEA 66, appellent à une mobilisation générale le mardi 26 novembre à Perpignan. Un cortège symbolique, organisé comme des funérailles agricoles, partira à 9h de la Maison de l’Agriculture en direction de la Préfecture des Pyrénées-Orientales. Les élus locaux sont invités à se joindre à cette marche en soutien au monde agricole.
Le débat à l'Assemblée sur l'accord commercial controversé entre l'UE et les pays latino-américains du Mercosur, contesté par les agriculteurs, a lieu le 26 novembre. Mais d'autres motifs de mécontentement s'y ajoutent : la répartition de la marge, les normes ou encore les trop faibles revenus. Alors que le blocage du Boulou, initié par la Coordination rurale dans les Pyrénées Orientales, a été levé mercredi 20 novembre, une centaine d'agriculteurs se réunissait le soir même à Carcassonne, à l'appel de la FDSEA et des JA.
Des méthodes différentes
Si la colère est la même, les méthodes divergent. Côté FDSEA, on prône les actions symboliques. "On privilégie des petits rassemblements avec quelques pendus dans les arbres, explique Jean-Pascal Pelagatti. On ne veut pas bloquer, gêner ou affamer le pays. On veut garder l'opinion publique avec nous." De la part de la Coordination rurale, en revanche, les actions sont "plus musclées", affirme Arnaud Poitrine, viticulteur et porte-parole de la CR de l'Hérault.
À quelques semaines des élections professionnelles, le deuxième syndicat espère briser l'alliance majoritaire et "rendre les chambres d'agricultures aux agriculteurs, martèle le vigneron. On est tous dans le même bateau mais les actions de la FDSEA ne sont pas assez visibles". Jean-Pascal Pelagatti l'avoue aussi : "Cette rivalité nous divise et cela amoindrit le poids de nos actions. On serait plus forts unis." Les actions des deux syndicats s'enchaîneront jusqu'au mois de décembre.