Ce vendredi 8 mars, c'est la Journée Internationale de la Femme. Nous avons décidé de donner la parole à cinq personnalités féminines de la région. Fin aujourd'hui de notre série. Paulette Guinchard, femme politique, nous parle d'elle, d'elles et de nous.

Paulette Guinchard est née en 1949 à Reugney, dans le Doubs, à côté d'Ornans. Après des études d'économie, un engagement très tôt au Parti Socialiste et une première vie d'infirmière, elle deviendra dans les années 80 une figure de la politique locale. Conseillère régionale, puis députée, secrétaire d'État aux personnes âgées sous le gouvernement Jospin.

Le 8 mars 2005, pour la Journée internationale de la femme, elle a pu, à titre exceptionnel, présider l'Assemblée nationale pendant les soixante minutes télévisées de la séance des questions des parlementaires au gouvernement. Désormais présidente de la Fondation Nationale de Gérontologie, elle travaille depuis son Haut-Doubs adoré.

La " Journée de la Femme", cela vous parle ?

" J'ai deux réactions. La première, c'est que je pense que l'instauration de cette journée aura donné l'occasion aux femmes de se mobiliser, de pointer du doigt un problème et de tenter de le régler. Petit à petit, certes. Mais d'avancer.
Après, c'est ma seconde réaction, je suis sceptique sur sa portée actuelle. Est-ce que c'est parce que je vieillis? Il y a quinze ou vingt ans, je trouvais que les associations avaient mené de fantastiques combats sur des thèmes comme l'accessibilité du travail, la violence ou encore la contraception. Je trouve qu'en 2013 ces questions sont moins mises en avant. "


C'est dur d'être une femme en 2013 en France ?

" Non. En tout cas, ça l'est moins qu'il y a vingt ou trente ans. J'ai l'habitude de dire que le 20ème siècle aura été marqué par une succession d'avancées fantastiques pour les femmes françaises. Nos droits, nos devoirs, nos libertés ont progressé en même temps que les consciences évoluaient et que des lois apparaissaient. Et j'ai l'impression que ces victoires, elles restent chez les jeunes générations. Je sens que les jeunes femmes , mais également les jeunes hommes, sont vigilants à faire respecter l'égalité!"

Le machisme, vous le côtoyez au quotidien ?

"Le machisme, en politique, vous vous doutez-bien que je l'ai connu de près! Quand on est une femme dans cet univers, le doute, tout le monde l'a. Est-elle capable ? Moi-même, me sens-je capable d'être une femme politique? Et parfois, les mots sont durs. Je me souviens de ma première campagne à la députation. J'étais à l'époque divorcée. Un candidat avait dit que dans le milieu rural, JAMAIS les gens ne voteraient pour une femme. Encore moins une femme seule et divorcée. J'avais pourtant été élue (elle sourit)."

Votre métier aurait été différent si vous aviez été un homme ?

" Oui. J'aurais été Garde Forestier. Je vais vous dire quelque chose de très personnel. J'avais 18 ans et venais d'avoir mon baccalauréat. Ma maman m'a conduite à Besançon, au siège de l'ONF. Nous expliquons au préposé qui nous reçoit que la nature est ma passion et que je souhaiterais travailler pour l'organisme des fôrets. L'homme nous dit très sèchement qu'à part rester dans un bureau et faire de la comptabilité ou du secrétariat, il n'y a aucune chance pour que je sois prise à l'ONF pour travailler avec les hommes dans les forêts. Cela m'a blessée. Et ma mère je crois, était encore plus en colère que moi! Alors après, j'ai donc fais des études d'économie puis embrassé une carrière politique, mais je garderai toujours en moi cette injustice liée à mon sexe."

Votre message pour les femmes ?

" Je suis intimement persuadée que nous ne sommes pas plus fortes, pas plus malignes, pas plus intelligentes. Mais on est AUTANT que les hommes capables de réussites. Nous devons avoir confiance en nos capacités. On nous a trop souvent appris à douter de nos capacités. Les femmes sont déjà capables de tellement de choses dans la vie de tous les jours, nous avons déjà tant de responsabilités que nous assumons. Alors continuons !"




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