Dans une interview qu'il a accordée au Journal du Dimanche, le ministre du redressement productif s'est dit inquiet de la hausse de l'euro, qui ne correspond pas à la réalité
"A ses niveaux actuels, la monnaie unique ne correspond pas aux fondamentaux économiques de la plupart des pays européens", a déclaré Arnaud Montebourg dans une interview parue dans le Journal du Dimanche du 17 mars. Ce niveau est dommageable pour les entreprises développe le ministre du Redressement productif : "lorsque l'euro prend 10 centimes face au dollar, cela se traduit pour EADS (le groupe européen d'aéronautique et de défense) par une perte d'un milliard de profitabilité",
Arnaud Montebourg rappelle également que le gouvernement français a mobilisé "20 milliards d'euros en faveur des entreprises pour qu'elles investissent et recrutent". "Il ne faudrait pas que la hausse de l'euro efface tout cela. Sinon, nous aurons fait cet effort pour rien". Un effort qui, selon le ministre bourguignon, a permis de préserver près de 60.000 emplois en moins d'un an.
"Depuis mon arrivée, nous avons sauvé 59.961 emplois sur 70.909 postes menacés", a-t-il déclaré en dressant un bilan d'étape de son action depuis son arrivée à Bercy. "Nous rebâtissons, comme à l'époque des grands plans pompidoliens. On renforce tous nos points forts et on unifie les forces par filières autour de projets d'avenir", résume Arnaud Montebourg, en qualifiant sa politique de "colbertisme participatif".
Dans le contexte macroéconomique dégradé d'aujourd'hui, il dit préférer "une Europe "croissance", pas une Europe "maison de redressement"" et émet le souhait que "soient entendues les objurgations du FMI et des prix Nobel d'économie contre les excès de dogmatisme de l'UE qui conduisent à la récession partout en Europe".