C'est le thème choisi cette année pour la 24 ème édition de la Semaine d'information sur la santé mentale, une manifestation dont le premier objectif reste de déstigmatiser les souffrances psychiques et la maladie mentale, devenues désormais une urgence de santé publique
Psychiatres, psychologues, infirmiers, éducateurs, chercheurs, élus, familles, mutuelles...C'est une véritable union sacrée autour de la santé mentale qui se manifeste chaque année dans l'organisation de cette semaine d'information. Il faut dire que l'enjeu est de taille : selon l'OMS, la seule dépression (sans même parler des maladies psychiques telles que trouble bipolaires ou schyzophrénie) est en passe de devancer les maladies vasculaires et les cancers au premier rang des atteintes à la santé des populations.
Le thème choisi cette année, ville et santé mentale, permet de mettre l'accent sur une nécessaire appropriation de cette question par un plus grand nombre d'acteurs qu'actuellement. Au delà (ou en deça) de l'hôpital psychiatrique, lieu de passage souvent obligé, les médecins généralistes, les Centres médico- psychologiques, les associations de familles, l'action sociale et les bailleurs sociaux sont autant de maillons dont l'implication peut permettre une prise en charge plus riche et plus efficace des personnes en souffrance psychique, et faciliter ainsi leur intégration dans la cité.
Une psychiatrie citoyenne
En exergue du colloque introductif qui s'est tenu à Saint-Apollinaire, Gérard Milleret, médecin psychiatre et chef de pôle au CHS La Chartreuse, a tenu à rappeler cette phrase de Lucien Bonnafé, grand psychiatre et humaniste : "Il faut rendre la folie à la société et développer le potentiel soignant du peuple".
Gérard Milleret a également fait état de l'émergence d'un mouvement en faveur de la psychiatrie citoyenne et rappelé l'existence du premier Conseil Local de Santé Mentale, mis en place en mai 2011, sous l'impulsion de Claude Darciaux, députée-maire de Longvic. Ce CLSM étend son action sur les communes de Chenôve, Longvic, Neuilly-lès-Dijon, Quetigny, Genlis et Saint-Apollinaire.
Premier outil de ce genre en Côte d'Or, ses objectifs sont clairs : " sensibiliser les différents acteurs sur le problème de la souffrance psychologique, lutter contre la stigmatisation et développer une véritable politique de prévention "..
Toutefois, s'il est désormais admis que l'hôpital psychiatrique n'est pas le seul endroit de la prise en charge des patients, nombre de professionnels, médecins et infirmiers alertent sur le danger qu'il y aurait à laisser la situation de cet acteur là se dégrader. Dans un certain nombre d'établissements, en effet, les restrictions budgétaires se traduisent par des fermetures de lits ou un manque criant de personnels. Une situation qui constitue un véritable obstacle à une prise en charge efficace des patients et génère à son tour de la souffrance psychique chez les soignants eux mêmes.
Les temps forts de la Semaine :
Mardi 19 mars. 20h15
Rencontre-projection au cinéma Eldorado, 21 rue Alfred de Musset à Dijon
"Les voix de ma soeur" , un film de Cécile Philippin
La réalisatrice a voulu mieux comprendre la maladie dont souffre Irène, sa soeur, à qui il arrive d'entendre des voix. Irène a accepté d'être filmée et de témoigner sur ce qu'elle vit.
Soirée proposée par Itinéraires Singuliers et l'UNAFAM 21
Mercredi 20 et jeudi 21 mars. De 13h à 14h30
projection-débat
"Quand tombent les murs de l'asile", film de Youki Vattier
A l'Amphithéâtre du CHS La Chartreuse
Echange animé par des médecin du CH, l'UNAFAM et le Conseil Local de Santé Mentale de Longvic.
Jeudi 21 mars. 20h
Conférence "La psychiatrie citoyenne"
FJT de la Cassotte. 18, rue de la Cassotte à Besançon
Vendredi 22 mars, de 8h30 à 10 h
Portes ouvertes.
"Petit déjeuner-échanges avec les patients et l'équipe de la maison communautaire Lucie en Carrois"
1, rue de Dijon à Fontaine les Dijon