Près de 3000 personnes atteintes de maladies graves du sang pourraient être soignées tous les ans par une greffe de moelle osseuse. Une semaine spéciale est organisé du lundi 25 au samedi 30 mars 2013, les étudiants en santé se mobilisent pour agrandir la communauté des donneurs de moelle osseuse.
La France compte 200 000 donneurs potentiels de moelle osseuse. Un chiffre nettement insuffisant au regard des besoins, 3 000 malades sont en attente en France mais les chances de compatibilité sont infimes d'où la nécessité d'augmenter le nombre de donneurs inscrits, il faut ainsi trouver 18000 donneurs supplémentaires dont 400 en Bourgogne ! La moelle osseuse étant la fabrique de nos cellules sanguines (globules rouges et blancs, plaquettes), et 38 dons ont été réalisés depuis le début de l'année dans notre région.
A l'occasion de la 8ème semaine de mobilisation pour le don de moelle osseuse, l'Agence de la biomédecine lance à partir d'aujourd'hui une nouvelle campagne de mobilisation en faveur du don de moelle osseuse en s'adressant plus spécialement aux étudiants dans le domaine de la santé. Des stands d'information et de pré-inscription sont installés sur de nombreux campus dont celui de Dijon. Les étudiants en médecine et pharmacie sont aussi invités à se mobiliser sur les réseaux sociaux. "Il s'agit d'un don engageant et nous pensons que les étudiants en santé seront de bons relais pour ce message", explique Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice générale de l'Agence de la biomédecine.
Qui peut donner ?
La compatibilité entre un donneur et un demandeur est extrêmement faible car elle dépend de critères génétiques très précis. D'où la nécessité de disposer d'un panel de donneurs le plus large possible pour augmenter les chances de guérison et de survie des malades. Pour être donneur, il faut être âgé de 18 à 51 ans et être en bonne santé. Un entretien médical est indispensable au cours duquel une prise de sang et un prélèvement de salive sont effectués afin de connaître le patrimoine génétique du donneur. Il faut également faire un dépôt de consentement au Tribunal de grande instance (TGI)
Le recrutement
Comme l'an dernier, l'agence espère recruter 18.000 nouveaux donneurs pour atteindre l'objectif qu'elle s'est fixé pour 2015, soit 240.000 personnes inscrites dans le registre national des donneurs de moelle osseuse. Le cap des 200.000 personnes a été franchi en septembre dernier, tandis que le chiffre des nouveaux donneurs a atteint 15.700 en 2012, soit un peu plus qu'en 2011 (14.500) mais moins qu'en 2010 (16.000). En France, ces donneurs engagés sont rassemblés dans une communauté, celle des " Veilleurs de vie" des donneurs discrets mais dont l’engagement est sans faille le jour où un malade aura besoin d’eux. Mais le registre va être confronté rapidement à une augmentation du nombre des radiations de donneurs (pour raisons de santé ou limite d'âge) qui pourrait passer d'environ 3.000 par an actuellement à 4 à 5.000 dans les années à venir, selon Mme Prada-Bordenave.
A quoi ça sert ?
1.769 greffes ont été réalisées en 2011, dont 42% à partir de donneurs familiaux, un pourcentage qui n'a cessé de diminuer, parallèlement à la diminution de la taille des fratries. Un donneur compatible a une chance sur 4 de se trouver dans la fratrie, alors que la compatibilité tissulaire entre deux individus qui ne se connaissent pas est extrêmement rare. "C'est pourquoi nous avons besoin de donneurs nombreux et variés", explique Mme Prada-Bordenave. Pour augmenter les chances des malades, les registres sont interconnectés au niveau mondial, ce qui a permis en 2011 à 643 patients français d'être greffés avec de la moelle osseuse prélevée sur des donneurs étrangers, en grande majorité européens ou nord-américains. 108 donneurs nationaux ont pour leur part été prélevés la même année pour des patients internationaux, selon des chiffres fournis par l'agence de la biomédecine.
Où la moelle est-elle prélevée?
Aujourd'hui ce don fait parfois peur car souvent il y a confusion entre moelle osseuse et moelle épiniaire. Il faut savoir que la moelle épiniaire n'est absolument pas concernée, les prélèvements sont effectués dans un hôpital ou un centre EFS (Etablissement Français du Sang) au niveau des os du bassin ou dans le sang (prélèvement par aphérese). Son prélèvement se fait de deux manières : soit par ponction dans les os postérieurs du bassin lors d'une intervention réalisée à l'hôpital sous anesthésie générale, soit par prélèvement dans le sang par cytaphérèse (c'est à dire par séparation des cellules souches du reste du sang par une machine).
Pour tout savoir, voici la plaquette d'information