Ce vendredi 12 avril 2013, le député PS de la Nièvre interpelle sur son blog le ministre de l’intérieur Manuel Valls sur les accusations de pressions que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) aurait exercé sur le président en France de Wikipédia.
Christian Paul reprend le communiqué du 6 avril publié sur Internet par l’association Wikimedia France. Cette dernière y expliquait les pressions exercées par la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) sur son Président, Rémi Mathis, pour obtenir la suppression d’un article concernant la station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute dans le Puy-de-Dôme, publié dans la version française de Wikipédia. La DCRI a, tout d’abord, demandé le retrait de cet article dont le contenu se borne à agréger des informations publiques puis elle a convoqué Rémi Mathis et l'a menacé d’un placement en garde à vue et d’une mise en examen.Le 8 avril, on apprenait ainsi, de source judiciaire, que cette demande avait été faite dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « compromission » menée par la section antiterroriste du parquet de Paris. L’article aurait révélé « des éléments classifiés relatifs à la chaîne de transmission d’ordre de mise à feu nucléaire », précisait cette source judiciaire à l’AFP.
Le députe PS de la Nièvre interroge Manuel Valls essayant de comprendre "sur quelles bases légales la DCRI a agi. L’association Wikimedia France n’est pas l’hébergeur de l’encyclopédie Wikipedia. Son hébergeur, et seul responsable juridique, est l’association américaine « Wikimedia Foundation » . M. Rémi Mathis n’est pas, par ailleurs, co-auteur de l’article incriminé." Selon le parlementaire Nivernais, il ne faut pas que "des procédures similaires soient engagées contre d’autres bénévoles participant à d’autres projets collaboratifs en ligne, sous le seul prétexte qu’ils en sont contributeurs." Il entend défendre "la liberté d’expression sur Internet". "Pour la patrie de Diderot et d’Alembert, une encyclopédie collaborative constitue un bien commun, et donc un capital précieux (...) La démarche de la DCRI a été considérée comme une tentative de censure et a provoqué un large écho international.", affirme-t-il