L'ex garde des Sceaux a saisi la justice pour demander l'interdiction de la publication d'une bande dessinée, à paraître jeudi, la mettant en scène ainsi que sa fille Zohra, 4 ans
La justice se prononcera mercredi sur la requête Rachida Dati, originaire de Saône-et-Loire. Intitulée "Au nom des pères" et éditée chez 12 bis, cette BD traite sur le ton de l'humour et de la caricature de la recherche de paternité de l'enfant de l'ex-ministre de la Justice. Considérant que le livre est une atteinte à l'intimité de sa vie privée et de celle de sa fille, Mme Dati a assigné en référé l'éditeur devant le tribunal de grande instance de Versailles (Yvelines).
En cas de rejet de l'interdiction, Mme Dati a demandé la parution d'un bandeau sur l'ouvrage précisant qu'il est attentatoire à sa vie privée et celle de son enfant. L'actuelle députée européenne (UMP) et maire du VIIe arrondissement de Paris a en outre réclamé 100.000 euros de dommages et intérêts au total pour elle et sa fille. Mais si l'interdiction devait être prononcée, l'ex-ministre se contentera d'un euro symbolique, a précisé son conseil, Me Alain Cléry, lors de l'audience de plaidoirie mardi.
Pour ce dernier, "l'éditeur a franchi les limites" avec un ouvrage dans lequel "on recherche les pères putatifs de la petite Zohra Dati". "C'est 48 pages de matraquage", a-t-il ajouté reprochant le fait que l'on touche "au plus intime de la vie privée". "Le propos de cette BD n'est pas de faire des révélations. C'est une satire politique qui vise à souligner l'instrumentalisation de Rachida Dati qui a mis en scène sa vie privée à des fins de communication politique", a plaidé Me Nathalie Assal, l'un des conseils de l'éditeur. "Mme Dati a donné des interviews à la presse en posant avec sa fille et aujourd'hui on vient vous dire que c'est la vie privée. C'est un peu tard", a-t-elle ajouté.