Les recherches universitaires sur la captivité des soldats allemands à la Libération sont rares. Anne-Laure Charles, chargée de médiation et de recherche à la Citadelle de Besançon, vient de soutenir avec brio son mémoire de Master 2 à l'Université de Franche-Comté.
Tout en étant salariée, Anne-Laure Charles a mené ses recherches pendant trois ans pour mieux connaître cette période peu étudiée de la vie de la Citadelle de Besançon. Tout est parti d'une rencontre fortuite en 2010 avec un ancien PGA, prisonnier de guerre allemand. Helmut Kühlne avait été retenu prisonnier jusqu'en 1948 alors que les documents de l'époque mentionnaient que la Citadelle avait été un camp de prisonnier jusqu'en 1947. D'où cette envie de se lancer dans des recherches pour éclaircir cette période. Nous avions filmé le début du travail d'Anne-Laure Charles et vous pouvez revoir le magazine.
Ce matin, la jeune chercheuse a précisé qu'il y avait eu en France 1 million de prisonniers allemands à la fin de la seconde guerre mondiale en France. Deux autres universitaires ont soutenu une thèse sur cet aspect encore peu exploité par les historiens. Et la Citadelle de Besançon est l'un des trois sites en France où l'on peut encore voir des traces de la vie culturelle des prisonniers (cf ci- dessous le reportage).
Actuellement, cette période de la vie de la Citadelle n'est pas mentionnée précisément sur le site. Le travail d'Anne-Laure Charles devrait permettre d'y remédier.Reste à savoir comment utiliser les résultats de ce master2 pour transmettre cette mémoire aux visiteurs et aux descendants de ces prisonniers. 408 PGA sont morts à la Citadelle ou à l'hôpital de Besançon entre octobre 1944 et avril 1948.