L'alerte lancée par l'Agence du médicament pour une possible erreur de conditionnement de boîtes de diurétique Furosémide, suspectées de contenir du somnifère, se base sur un seul signalement, celui d'un pharmacien de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), a précisé lundi 17 juin le fabricant Teva.
"Le pharmacien de Saint-Malo (35) a signalé qu'une patiente était venue le voir en se plaignant de somnolences et en disant avoir trouvé un comprimé différent dans une boîte" de Furosémide 40 mg Teva, a déclaré Marie-Dominique de La Salle, directrice de la communication de Teva France, laboratoire israélien spécialiste des médicaments génériques.
"Le pharmacien lui a demandé de rapporter la boîte. Elle est revenue avec des boîtes intactes, il les a ouvertes et il n'a rien trouvé. En revanche, elle a dit avoir trouvé des comprimés de Zopiclone (le somnifère) qu'elle a rapportés" à la pharmacie, a ajouté la responsable.
Mme de La Salle a précisé dans un deuxième temps que le pharmacien avait toutefois effectivement "découvert, en présence de témoins, un comprimé de Zopiclone dans la première boîte (déjà entamée de Furosémide 40 mg) que la malade lui a rapporté".
Le pharmacien a ensuite informé Teva. "A la suite de quoi, nous avons contacté l'ANSM en disant que nous faisions un rappel de lots et l'ANSM a confirmé que ce rappel était utile", selon Mme de La Salle. Teva a confirmé qu'aucun comprimé de somnifère Zopiclone n'avait été retrouvé pour l'instant lors du contrôle des boîtes de Furosémide objets du rappel.
"Il est exact que sur les lots que nous ouvrons manuellement, nous n'avons pas trouvé un seul comprimé de Zopiclone au milieu de boîte de Furosémide 40 mg", a indiqué Mme de La Salle. Toutes les boîtes des deux lots douteux, 190 000, seront vérifiées par Teva, sous le contrôle d'huissiers de justice. Pour l'instant, seulement 1 445 boîtes ont été ouvertes (bilan de vendredi 14 juin au soir).
L'alerte sanitaire, lancée le 7 juin, a pris de l'ampleur après l'annonce du décès de plusieurs personnes âgées sous Furosémide, alors que la substitution de ce produit par un somnifère peut présenter des risques pour la santé.
Des inspecteurs de l'ANSM qui ont visité le site de Teva à Sens (Yonne), la semaine passée, n'ont détecté aucun "défaut ni dans l'organisation, ni dans les pratiques, ni dans l'équipement de l'usine de conditionnement de Sens". Les enquêtes préliminaires, ouvertes sur les décès de personnes âgées, n'ont pour l'heure établi aucun lien avec la prise de médicaments.