Après trois jours de négociations, un accord sur la réforme de la Politique agricole commune (PAC) a été trouvé ce mercredi 26 juin 2013. In extremis, il a également été décidé le maintien d'une régulation des droits de plantation du vignoble européen.
Une décision évidemment saluée par la confédération des vignerons d'appellation d'origine, la Cnaoc, et leurs homologues européens, qui se sont mobilisés depuis trois ans pour amender la copie européenne. Sous la pression combinée des viticulteurs, des régions et des pays producteurs, un nouveau mécanisme de gestion des autorisations de plantation, limitées à une hausse de 1 % par an, sera applicable dès 2016 et jusqu'en 2030.François Patriat exulte également dans un communiqué de presse: « Cette victoire prouve que le combat mené était légitime et au bénéfice de nombreuses régions viticoles en Europe. Je suis aujourd’hui très heureux pour toutes ces régions et particulièrement pour la Bourgogne, dont le dynamisme économique, l’activité touristique et l’art de vivre reposent en grande partie sur la viticulture. »
L'Union européenne a donc du mettre de l'eau dans son vin. La décision de supprimer le système de contrôle des droits de plantation de vignes avait été prise en 2008. L'objectif visé est de libéraliser le marché en permettant aux viticulteurs de planter ce qu'ils désirent. Mais, ce projet n'était pas du goût des viticulteurs bourguignons. Ceux-ci craignaient notamment un risque de surproduction, qui aurait entraîné une baisse des prix.
En mars 2012, environ 80 élus des régions viticoles françaises et professionnels de la filière vin s'était retrouvé pour signer "l'Appel de Dijon". Cet appel avait été lancé à l'initiative de la région Bourgogne, de l'association des régions de France, de l'association des régions européennes viticoles notamment pour obtenir l'abandon de cette dérégulation des droits de plantation. Cette activité de lobbying des élus et du monde viticole a donc payé.
Reportage : T.Pfeiffer, J-L.Saintain, C.Frèrebeau
Avec : Jean-Michel Aubinel, président de la confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB)
François Patriat, président du conseil régional
Les professionnels du vin en Europe saluent unanimement le maintien du principe de régulation des droits de plantation jusqu'en 2030, décidé dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune (PAC).
Le nouveau régime, en vigueur de 2016 à 2030, permettra "de gérer les plantations, pour toutes les catégories de vins, avec une limite maximale de croissance annuelle des surfaces plantées fixée à 1%, les états membres ayant la possibilité de prévoir un seuil de sauvegarde plus bas, au niveau régional ou national", se félicite l'Assemblée des Régions Européennes Viticoles (Arev) dans un communiqué.
Les droits de plantation, un système de contrôle des vignobles, étaient appelés à disparaître afin de permettre d'adapter la production à la demande internationale et aux effets de mode, en donnant aux vignerons le libre choix de planter les cépages qu'ils souhaitent. Mais les viticulteurs, les Français en premier chef, étaient montés au créneau, dénonçant notamment un risque de surproduction et donc d'effondrement des prix.
"Cette victoire prouve que le combat mené était légitime et bien compris, car au profit des intérêts économiques de nombreuses régions viticoles en Europe", écrit pour sa part François Patriat, président de la région Bourgogne.