Des centaines d'élus et de professionnels de la filière viticole se sont réunis à Bruxelles mercredi 7 novembre 2012. Objectif : protester contre les risques de "surproduction" qu'entraînerait une libéralisation des droits de plantation.
Les Bourguignons ont manifesté leur colère au côté de délégués venus de 40 régions viticoles et de 13 pays de l'Union européenne. Tous s'opposent au projet de libéralisation des droits de plantation. En clair, il n'y aurait plus besoin de demander une autorisation avant de planter de nouvelles vignes. Les viticulteurs craignent de voir s'installer de nouveaux venus qui produiront des vins sans indication géographique (VSIG) ou vins de table, tout en bénéficiant du prestige de l'appelation bourgogne."C'est l'avenir de la filière, des jeunes installés et le renouvellement des générations en viticulture qui seraient directement mis à mal", affirment les Jeunes agriculteurs (JA) français. Ils ont lancé une pétition pour exiger le maintien du droit de plantation qui permet de réguler la production viticole au sein de l'Union européenne. "Nos vignerons seraient touchés par une augmentation démesurée de la production qui entraînerait un déséquilibre important entre l'offre et la demande", craignent-ils.
Les présidents des grandes régions viticoles françaises ont également répondu présent à l'appel de l'Assemblée des régions européennes viticoles (Arev). Parmi eux, il y avait François Patriat, président du conseil régional de Bourgogne et ancien ministre de l'Agriculture. "Pour gagner des marchés dans le monde entier, ce n'est pas en produisant en volume qu'on ira démarcher, c'est en produisant en qualité raisonnée, en ayant des produits identifiés", a dit-il déclaré. Cette mobilisation intervient alors que la prochaine réunion du "groupe de haut niveau" de la Commission sur le vin se tiendra le 14 décembre pour plancher sur le sujet, selon la FNSEA.
De son côté, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, se dit optimiste. Il pense que la mobilisation va permettre de convaincre Bruxelles de revenir sur cette suppression programmée. Il y a maintenant 14 pays qui ont signé une plateforme demandant à les préserver, a-t-il indiqué.