Thomas Thévenoud soupçonne les cigarettiers d'entente sur les prix

Le député PS de la 1re circonscription de Saône-et-Loire veut taxer davantage l'industrie du tabac. Thomas Thévenoud soupçonne les quatre grands cigarettiers qui dominent le marché français d'entente sur les prix.

Comment sont fixés les prix du tabac ?

Philip Morris, British American Tobacco, Japan Tobacco et Imperial Tobacco vendent 95% des cigarettes en France. "Comment se fait-il que lorsqu'on augmente les taxes, tous les prix augmentent du même montant, y compris celui des paquets haut de gamme", se demande Thomas Thévenoud. "Je veux savoir comment sont fixés ces prix. Pour moi il y a un soupçon d'entente. Les taxes augmentent, les profits grimpent et le seul perdant c'est le fumeur", dit-il dans une interview au journal Le Parisien de mercredi 18 septembre 2013.

Le député de Saône-et-Loire prévoit d'auditionner des responsables des Douanes à Bercy pour s'assurer que "l'administration défend bien l'intérêt général". Ces auditions auront lieu dans le cadre d'un rapport en cours sur les pratiques des géants du tabac.


Pourquoi les quatre cigarettiers ne déclarent-ils qu’une partie de leurs bénéfices ?

"Je veux aussi savoir quelle est l'action, le budget et combien de personnes travaillent en France au service du lobbying mené par ces grands groupes à l'encontre des parlementaires nationaux et européens", détaille Thomas Thévenoud.

L’élu bourguignon accuse aussi les quatre cigarettiers d'optimisation fiscale : "Les quatre grands du tabac réalisent en France un bénéfice total estimé à 1 milliard d'euros par an. Or, ils n'en déclarent que 50 millions", affirme l'élu.


Faut-il créer une nouvelle taxe contre l'industrie du tabac ?

L’élu bourguignon plaide pour une nouvelle taxe spécifique contre l'industrie pour financer les programmes de santé publique. "La lutte contre le tabagisme coûte 47 milliards d'euros par an (à l'Etat français) et rapporte au fisc 14 milliards. (Aussi), au nom de l'impératif de santé, je trouve légitime de demander à ces entreprises de contribuer plus à la lutte contre le tabac sous la forme, par exemple, d'une contribution exceptionnelle de l'ordre de 150 à 200 millions d'euros par an. On l'a déjà fait pour les banques et les compagnies pétrolières", déclare l'élu.

Pour lui, le tabac "relève de la politique nationale de santé publique". L'argent ainsi récolté pourrait servir à aider les buralistes, à financer un programme de santé publique, lutter contre la contrebande ...


Va-t-on augmenter le prix des cigarettes ?

Thomas Thévenoud exclut une répercussion sur les prix des cigarettes d'une telle taxe car, selon lui, "la politique antitabac ne peut se résumer à taxer les fumeurs. Il faut arrêter de leur faire les poches", conclut le député de Saône-et-Loire, qui est membre de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale.
Seita rejette les soupçons d'entente
Le groupe français Seita, filiale du cigarettier Imperial Tobacco, rejette ces soupçons d'entente et estime qu'une nouvelle taxe aurait un impact négatif sur l'emploi.

"Nous avons toujours respecté la procédure de dépôt des prix fixée par Bercy (ministère du Budget, NDLR), qui existe depuis plusieurs années et qui a pour objet d'organiser une possible hausse des prix, trois à quatre fois par an", déclare une porte-parole du fabricant des Gauloises, Gitanes et autres Bastos.
Cette dernière estime que les prix des cigarettes sont fixés en fonction d'une "super taxe". Elle a aussi affirmé que "la fiscalité corsète les prix de telle manière qu'ils sont obligés d'augmenter dans les mêmes mesures que les taxes".
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