A six mois des municipales, les partis se mettent en ordre de bataille

A six mois des élections municipales des 23 et 30 mars 2014, les forces politiques tentent de se mettre en ordre de bataille. Ce sera le premier test national depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée.


Quels sont les enjeux de la campagne ?

Les partis sont encore dans la délicate phase de désignation des candidats et de négociation des alliances. Le PS aura désigné ses candidats d'ici un mois par des primaires (les dimanches 13 et 20 octobre) ou des votes internes (les jeudis10 et 17 octobre). C'est la première fois que le PS et l'UMP (Nathalie Kosciusko-Morizet a été désignée ainsi tête de liste à Paris) utilisent des primaires ouvertes pour des municipales.

Mais, la campagne a déjà débuté avec fracas  avec la question des Roms et la réforme des rythmes scolaires. Les enjeux nationaux sont toutefois loin de représenter les motivations principales des électeurs : ils sont plus de six sur dix à voter d'abord pour des considérations locales selon un sondage Ifop/JDD.


Les maires PS vont-ils payer l’impopularité du gouvernement ?

La volonté de "sanctionner la politique du président de la République et du gouvernement" est exprimée par 26% des personnes. Face à l'impopularité de l'exécutif et un Front National en embuscade, la gauche pour faire aussi bien qu'en 2008 - qui était un bon cru -, table sur son ancrage local et la mobilisation de son électorat. 

"Si le national a toujours un impact sur les élections locales, souvent au détriment du parti au pouvoir, ce sont encore les thèmes locaux qui priment. Nos maires ont bien travaillé, leur bilan peut les préserver de ce rejet national", assure le sénateur-maire PS de Dijon François Rebsamen. "Mais plus les villes sont grandes, plus le national pèsera", avertit-il.



  

Quel jeu vont jouer les écologistes ?

Malgré l'appel du PS à l'union dès le premier tour, les écologistes partiront en "autonomes" "partout où cela sera possible" à l'exception de villes comme Béziers "face au danger du FN". Les candidats sont désignés par un vote des militants et "les logiques locales et le cas par cas prévalent sur une stratégie nationale" souligne-t-on à Europe Ecologie-Les Verts (EELV).


Le Front de gauche réussira-t-il à s’unir ?

Au Front de gauche, rien n'est simple. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et Jean-Luc Mélenchon (coprésident du Parti de gauche) s'affrontent sur la tactique. Le PG prône l'autonomie dès le premier tour et les communistes qui dirigent des villes avec le PS sont pour le "cas par cas". Le PCF ne dirige plus qu'une seule ville de plus de 100 000 habitants (Saint-Denis en Seine-Saint-Denis)- mais le parti a encore dans son escarcelle 806 communes et environ 13 000 élus locaux. Les cadres PCF se réunissent samedi 5 octobre pour désigner leurs chefs de file avant une validation le lendemain en Conseil national. Les militants se prononceront fin octobre sur la question des alliances.



L’UMP rêve d’un vote sanction contre Hollande

A l'UMP, ébranlée par ses querelles intestines, très peu imaginent une vague bleue. Cependant, le parti de droite compte sur un vote sanction contre François Hollande. Objectif : faire basculer des villes de 30 000 à 100 000 habitants et s’installer dans de petites communes pour reprendre le Sénat à la gauche, première étape de la reconquête. "Plus de 85% des candidats sont déjà investis", assure Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé. Mais, ce n'est pas encore le cas à Dijon, où Emmanuel Bichot et Alain Houpert se disputent l'investiture du parti depuis de longues semaines.


Le FN espère créer la surprise

La droite fait face aux ambitions du FN, qui compte créer la surprise en gagnant plusieurs villes comme Béziers, Tarascon ou Hénin-Beaumont. Le Front National espère aussi "faire élire plusieurs centaines de conseillers municipaux", explique Nicolas Bay, responsable des élections.  L’autre enjeu consiste à perturber le jeu politique en obligeant l’UMP à des alliances face aux risques de triangulaires. Le FN a déjà investi plus de 623 têtes de listes (120 en 2008).


UDI, UMP et MoDem, même combat ?

A l'UDI (Union des Démocrates et Indépendants), une commission nationale d'investiture s'est déjà "prononcée sur près de 600 des 1 100 villes de plus de 9 000 habitants. Le parti a désigné 260 têtes de liste et 340 chefs de file pour des listes d'union avec l'UMP", indique Eric Azières, chargé des élections. La seconde étape "qui commence est celle des échanges nationaux entre l'UDI et l'UMP" en vue de listes communes.  "Le rapprochement avec le MoDem ne devrait pas changer grand-chose, car le MoDem n'est allié avec le PS que dans une dizaine de grandes villes", précise Eric Azières. C’est le cas notamment à Dijon, où les élus MoDem soutiennent le sénateur-maire PS François Rebsamen.
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