La répartition des aides d'un fonds exceptionnel de 170 millions d'euros créé pour les départements les plus endettés tourne à la polémique.
"Favoritisme" et "copinage" accusent des élus de l'opposition. C’est un "mauvais procès", répondent le gouvernement et les élus socialistes.
"L'Etat est venu en aide en priorité aux départements mal gérés"
La Corrèze (département dont François Hollande fut le président du conseil général de 2008 à 2012) est celui qui a perçu cette année le plus d'argent de ce fonds (13,1 millions d'euros). Le Tarn, autre terre socialiste, arrive en deuxième position (10 millions). Pour la Corrèze, c'est près de 10% (8,7% exactement) de l'enveloppe totale du fonds, égale à 170 millions d'euros. L'occasion était trop belle pour que la droite la laisse passer."Sur les cinq premiers bénéficiaires, tous sont dirigés par la gauche", gronde François Sauvadet, président (Nouveau Centre) du conseil général de Côte d'Or. Celui-ci est d’autant plus en colère que son département bourguignon "ne bénéficie d'aucune aide du fonds". Sa conclusion est simple : "L'Etat est venu en aide en priorité aux départements mal gérés, donc aux départements socialistes!". "Le copinage est là", conclut-il.
"Quelques département roses de bonheur"
Cette levée de boucliers intervient alors que les conseils généraux dirigés par la droite et le centre ont annoncé jeudi 10 octobre 2013 qu’ils allaient "suspendre" leur participation financière à l'Assemblée des départements de France (ADF) pour dénoncer "la mort des départements". L'annonce, qui équivaut de fait à une mise en congé de l'association, a été faite à la tribune du congrès de l'ADF réuni jeudi 10 et vendredi 11 octobre à Lille. Sur 101 départements, 41 sont dirigés par la droite et le centre.Le chef des conseillers généraux de droite, Bruno Sido, a ironisé sur ces "quelques département roses de bonheur". Sans insister, toutefois. Et pour cause. En 2011, sous le gouvernement de François Fillon qui avait créé ce fonds exceptionnel, la Corrèze avait reçu 14 millions, le Tarn 12, alors même que le fonds était moins doté (150 millions). "On leur a attribué moins que sous François Fillon", souligne-t-on de source gouvernementale, "parce que leur situation financière s'est sensiblement améliorée".