L'histoire de Léonarda a provoqué une explosion de réactions. Des personnalités politiques se sont exprimées, en donnant une version parfois très éloignée de la réalité. Voici 5 tweets qui racontent un tourbillon médiatique. Essayons de démêler le vrai du faux...
L'information ne part pas de Médiapart. Le premier média à relayer l'information est l'Est Républicain dans son édition du 11 octobre. Mais c'est bien la tribune des enseignants du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture qui va faire connaître les conditions de la reconduite à la frontière de la jeune fille. Publié le 14 octobre, 4 jours après l'expulsion, l'article va très rapidement faire le tour du web. Le lundi, dans l'après midi le mot clé #léonardaarrétéeexpulsée devient l'un des sujets les plus commentés en France.
Des personnalités vont alors s'intéresser à l'affaire de Léonarda comme Esther Benbassa, sénatrice d'Europe Ecologie les Verts. Le problème ? sa version de l'histoire n'a rien à voir avec la réalité. Léonarda n'a pas été arrêtée dans une cour d'école, et encore moins raflée. Le maire de Levier n'y est pour rien. Ce n'est pas lui qui a téléphoné aux professeurs en route pour une sortie scolaire, mais son prédecesseur...membre du comité de soutien de la famille.
Mardi soir, l'ancienne présidente du MEDEF s'exprime sur la question et insiste sur la question de l'intégration des roms. Son message sera très largement relayé. La famille de Léonarda est de nationalité Kosovare. C'est à ce titre que la famille Dibrani a été expulsée. Même si elle appartient bien à la communauté rom.
Le président de l'assemblée nationale s'est exprimé ce matin via twitter. Il va provoquer un mini-séisme politico-institutionnel. Les conditions d'expulsion de la famille de Léonarda répondent en effet à la loi. Tous les recours avaient été épuisés. La France étant un état de droit, il est logique que la loi s'applique. Le pouvoir en place a aussi la possibilité de la modifier.
Jean-Vincent Placé fait partie de ceux, comme Bruno Le Roux, député PS, qui ont mis en cause le préfet du Doubs Stéphane Fratacci. Ce sont en effet les services de la préfecture qui ont la responsabilité d'assurer la mise en oeuvre des reconduites à la frontière. Des réglementations que Stéphane Fratacci connait particulièrement bien puisqu'il fut secrétaire général à l'immigration de 2009 à 2012, mais aussi auparavant directeur des libertés publiques au ministère de l'intérieur.
D'après Eric Alauzet, député EELV du Doubs, Stéphane Fratacci n'était pas au courant de la situation "donc c'est difficile de le mettre en cause." Manuel Valls a assuré que l'opération avait été mené dans les règles de droit...il a tout de même diligenté une enquête administrative.