L'affaire de la jeune fille expulsée de France le 9 octobre fait la une des médias Français. La revue de presse de l'AFP
Devant l'émotion suscitée par l'expulsion de la jeune Leonarda, les éditorialistes
sont nombreux à souligner qu'il n'y a pas de "manière douce d'expulser une famille"
et beaucoup attendent que François Hollande mette fin à la "Valls hésitation" du
PS sur l'immigration.
Jacques Camus (La Montagne Centre France) pense que "mieux vaudrait, lorsqu'il
sera +éclairé+ par l'enquête administrative, que François Hollande nous éclaire
également sur sa politique migratoire et tranche en arrêtant de tolérer l'expression
des contraires au gouvernement. Bref, qu'il mette fin à sa Valls hésitation. S'il
le peut."
Eric Decouty dans Libération estime que "beaucoup plus qu'un énième +couac+, l'affaire
Léonarda atteste de la confusion qui règne dans la majorité où le PS se révèle
incapable d'afficher le minimum de la solidarité gouvernementale." "Les mises en
accusation répétées de Manuel Valls par ses propres collègues minent la cohérence
du gouvernement", ajoute-t-il en jugeant que "François Hollande qui a manifesté
hier, et une fois de plus, son embarras est le premier responsable de cette confusion.
"Il lui appartient de définir une ligne politique claire et ferme. En matière de
sécurité et d'immigration comme en économie", conclut-il.
"Qui ne dit mot consent; nous attendons toujours la réaction de François Hollande.
Cette situation insupportable mérite un sursaut républicain et citoyen," affirme
Jean-Emmanuel Ducoin dans L'Humanité.
"Hier, une gauche en folie jouait tous les rôles, celui de la majorité et celui
de l'opposition, sous les yeux d'une droite qui semble être devenue le meilleur
soutien du ministre de l'Intérieur", commente Bruno Dive dans Sud-ouest et précise
lui aussi que "cette affaire, qui dépasse le cas de la malheureuse kosovare,
agit comme le nouveau révélateur d'une majorité qui ne sait plus où elle habite."
Dans La Croix, Dominique Quinio reconnaît qu'il "n'y a pas de manière +douce+
d'expulser une famille" mais insiste sur le fait que "la raison (sensible aux alarmes
électorales quand montent les scores du Front national) ne doit pas étouffer le
devoir d'humanité."
Au contraire, Yves Thréard du Figaro, juge qu'"en matière d'immigration, la gauche
est aujourd'hui face à elle-même. Ou elle applique les lois de la République avec
fermeté. (...)Ou bien elle suit son penchant démagogique, en instrumentalisant
tous les drames de Lampedusa, toutes les histoires semblables à celle de Leonarda,
toutes les évacuations de camps de Roms."
"La ligne du gouvernement concernant l'immigration clandestine est censée concilier
+fermeté et humanité+", note Hervé Favre de La Voix du Nord et de souligner que
"lorsqu'on renvoie une enfant dans un pays qu'elle a fui, et ce malgré cinq années
de présence sur le sol français et des efforts d'intégration réels dont témoigne
la scolarité de Leonarda, on voit beaucoup de fermeté et très peu d'humanité."