La date de dépôt des offres de rachat des Librairies Chapitre a été fixé au 2 décembre. Les salariés des trois établissement présents en France-Comté devront patienter jusque là avant d'en savoir plus sur leur sort. Mais leur avenir semble s'assombrir.
Le 30 septembre, les salariés des Librairies Chapitre apprenaient que les cinquante sept établissements de l'enseigne allaient être mis en vente. Pour le personnel, ce n'était pas vraiment une surprise, "c'est la confirmation de ce dont on se doutait", déclarait Pierre-Alexandre Paumond, délégué syndical CFTC à la Librairie Chapitre de Besançon, dans les colonnes de l'Est Républicain.
Un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) avait été lancé en avril dernier puis suspendu en juillet, sans explication de la direction. Une décision qui avait suscité une certaine inquiétude parmi les salariés, inquiétude confirmé quelques semaines plus tard, quand l'annonce de la mise en vente des librairies a été annoncée durant un comité d'entreprise extraordinaire. Pierre-Alexandre Paumond déclarait toujours à l'Est Républicain que "...sans repreneur, c'est la liquidation qui nous attend". Mais il relative en ajoutant que "c'est la troisième fois en quelques années que la librairie du centre ville de Besançon est en vente. (...) Nous serions très contents de sortir de Chapitre. Ce sont eux qui nous ont mis dedans".
Une reprise peut-être compromise
Le souhait des salariés sera peut être exaucé dans un mois puisque ce jeudi, le président du réseau Chapitre, Michel Rességuier, a annoncé que la date de dépôt des offres pour le rachat des Librairies Chapitre a été fixé au 2 décembre. Sauf que l'avenir des cinquante sept librairies et des salariés s'est assombri depuis.
Lors de sa déclaration, Michel Rességuier a en effet déploré le refus de certaines maisons d'édition de livrer les magasins pour Noël, par crainte de ne pas être payées. "Il nous faut accélérer le processus de transmission des librairies, on respectera très fermement la date du 2 décembre parce qu'au bout d'un moment la clientèle sera trop abîmée", a-t-il affirmé à l'AFP. Il ajoute que cette décision de certaines maisons d'édition va mettre en grand danger ce projet de cession, voulu avant l'été 2014.
Michel Rességuier estime pourtant que "toutes les garanties nécessaires à assurer le paiement des commandes pour Noël (avaient) été présentées aux éditeurs. (...) On continue à discuter avec eux, mais là, cela commence à devenir urgent", a-t-il ajouté. "On ne peut pas laisser la clientèle quitter nos librairies parce qu'ils ne trouvent pas les produits qu'ils viennent chercher. Au bout d'un moment (...), il n'y aura plus de repreneur parce qu'il n'y aura pas de reprise possible", s'est alarmé le responsable.
La CGT, premier syndicat du réseau de librairies, a estimé que le refus des principales maisons d'édition allait "précipiter la chute" du réseau.
L'Etat à la rescousse de Chapitre?
Un comité d'entreprise est prévu le 8 novembre. Le syndicat a également rendez-vous au ministère de la culture le 12 novembre.
Aurélie Filippetti avait annoncé début octobre que le gouvernement étudierait la possibilité pour le réseau de librairies de bénéficier du plan d'aide à la librairie indépendante et qu'elle allait donc recevoir direction et représentants du personnel. Le réseau Librairies Chapitre est une filiale du groupe Actissia (Frances Loisirs, Chapitre.com, entité séparée des librairies), numéro 2 de la distribution du livre en France.