Astronomie : la comète Ison est bien morte

Des observations avaient suscité l'espoir que la comète Ison survive à son rendez-vous avec le soleil. Mais, les astronomes en sont sûrs désormais : la comète a disparu corps et âme.


"ISON-surprise ! Elle vient de frôler le Soleil et personne ne comprend ce qui lui est arrivé", résume la SAB (Société astronomique de Bourgogne).


Ison était un gros bloc de glaces et de roches, qui a frôlé la surface du soleil au plus près à 1,17 million de kilomètres jeudi 28 novembre 2013 vers 18h30 GMT. Au passage, la comète a subi des températures de 2 700 degrés et perdu trois millions de tonnes par seconde. "Bien que le moment précis de la fin d'Ison reste incertain, il semble bien qu'elle n'existe plus", a tranché mardi 3 décembre Alex Young, responsable adjoint pour la Science de la division d'héliophysique du centre Goddard de la Nasa.

Si Ison avait survécu, on aurait pu l'observer à l'œil nu au moment de Noël lorsqu'elle aurait croisé au plus près de notre planète. "Tout ce qui reste de la comète c'est un nuage de débris sans noyau", précise Alex Young, qui reconnait la subsistance "de désaccords quant à la chronologie précise" des derniers moments d'Ison.



Selon les images des satellites d'observation solaire américain et européen, la luminosité de la comète s'est accrue alors qu'elle s'approchait du soleil, atteignant une intensité lumineuse maximum environ douze heures avant de passer au point le plus proche de la surface solaire, la périhélie. Ensuite, explique l'astronome, la luminosité de Ison a rapidement diminué dans les deux heures suivantes.

"Les scientifiques pensent que la comète a cessé de produire de la poussière environ trois heures avant sa périhélie, ce qui a correspondu à la fragmentation de son noyau", et à la fin d'Ison, détaille Alex Young. "Cela semble avoir été le moment auquel la comète a été détruite par l'intensité des radiations et de la gravité du soleil. La plus grande partie de sa glace, qui tenait ensemble les éléments de son noyau, a fondu", poursuit-il. "La fragmentation a probablement commencé au moment où la luminosité d'Ison était au maximum."

"Une une relique de la formation du système solaire"

Ison a mobilisé la communauté astronomique depuis sa découverte le 21 septembre 2012 par des astronomes russes, car elle remonte aux origines du système solaire il y a 4,5 milliards d'années. Elle s'est en effet échappée, il y a environ trois millions d'années, du nuage d'Oort, sorte de "parking" de comètes aux confins du système solaire situé à mi-chemin entre le soleil et la prochaine étoile. "C'est une relique de la formation du système solaire", avait dit Carey Lisse, expert des comètes au laboratoire de physique appliquée Johns Hopkins. Les planètes se sont formées avec des comètes qui ont notamment apporté l'eau, d'où la grande importance de ces corps célestes.
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