Une tête et plusieurs oreilles de cochon ont été découvertes devant la mosquée Sunna de Besançon ce dimanche matin.
Une tête de porc a été retrouvée dimanche matin devant une mosquée de Besançon, déjà visée ces derniers mois par des actes islamophobes, a-t-on appris de sources concordantes.
La tête a été découverte vers 02H30 devant le portail de la mosquée Sunna par la police, dont les patrouilles sont renforcées autour du bâtiment, ont indiqué à l'AFP le parquet de Besançon et le sous-préfet Eric Pierrat.
Plusieurs oreilles de cochon ont également été retrouvées, selon le parquet.
Une enquête a été ouverte et les policiers vont procéder à des relevés d'empreintes, a précisé M. Pierrat, qui s'est rendu sur place pour rencontrer les responsables musulmans.
"L'Etat condamne avec vigueur de tels actes et il est important de ne pas céder à la provocation", a-t-il ajouté, soulignant que "la vigilance accrue portée à
la sécurité des lieux de culte va se poursuivre".
De son côté, dans un communiqué, Jean-Louis Fousseret, le maire PS de Besançon, "condamne de façon la plus ferme cet acte inqualifiable. Il est d'autant plus détestable que ce geste s'inscrit dans une série de provocations visant à chaque fois la communauté musulmane. [Il] souhaite que la police puisse identifier rapidement le ou les auteurs de ces actes visant sciemment à diviser. Ces périodes de fêtes de fin d'année, et de Noël tout particulièrement, appellent au respect de tous et de toutes les croyances."
Une mosquée taguée à plusieurs reprises
La même mosquée, déjà visée par des tags en février, avait encore été ciblée début novembre. Une croix gammée et l'inscription "vive le FN" avaient été tracées à la peinture noire sur son mur d'enceinte.
Durant la même nuit, des croix gammées, ainsi que des inscriptions comme "la France aux Français" et "les arabes dehors" avaient été tracées à la peinture noire sur les murs d'une autre mosquée de la ville.
"Un sentiment de dégoût et de colère"
"Ce sont des actes à répétition, nous avons un sentiment de dégoût et de colère", a déclaré à l'AFP le président le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, Adbdallah Zekri.
"Il y a un racisme latent, contre l'autre, contre l'étranger", a-t-il estimé.
Les actes islamophobes ont enregistré une hausse de 11,3% sur les neuf premiers mois de l'année, par rapport à la même période en 2012, a dénoncé le mois dernier l'Observatoire, placé sous l'autorité du Conseil français du culte musulman (CFCM).
De janvier à fin septembre, il a ainsi répertorié 157 actes islamophobes, un chiffre englobant actions et menaces.