Un réveillon en Bourgogne : mais où sont passées les michottes et les beurrottes ?

La Bourgogne n’échappe pas à la "standardisation des moeurs festives" (l'expression est de Patrick Rambourg, historien de la cuisine et de la gastronomie). Mais, que mangeait-on aux repas de fin d’année quand les hypermarchés n’existaient pas? 

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité


Les fêtes de fin d'année sont l’occasion de se retrouver autour d’une table joliment décorée pour déguster des plats savoureux. Mais, de nombreuses traditions culinaires se sont ainsi perdues en traversant le 20e siècle. Parfois, leur souvenir resurgit ici et là. Voici quelques coutumes festives que vous avez peut être connues ou dont on vous a parlé.




Trois questions à Marie Jorrot, responsable du fonds gourmand à la bibliothèque municipale de Dijon

Que mangeait-on au « réveillonneau », le soir du 24 décembre ?

Le terme « réveillon » n'est associé à la nuit de Noël que depuis la seconde moitié du 18e siècle. Il désigne alors un repas festif pris au retour de la messe de minuit. En Bourgogne, de façon générale, la veille de Noël on dégustait souvent des fruits secs, des noisettes, des châtaignes, des « michottes » (grains de maïs que l'ont fait éclater).

Dans certaines localités, la fin de l’année va de pair avec quelques traditions plus marquées. En Côte-d'Or, le réveillon est appelé « reseingnée » ou « réveillonneau ».
Dans le pays beaunois, on déguste une fouace, c'est-à-dire une galette cuite sous la cendre et parfumée d'anis vert. Les enfants trouvent dans leurs sabots des pâtes de coing, les adultes boivent du vin chaud aromatisé de cannelle ou du ratafia. Avant le coucher, on prend un « résignon », c'est-à-dire un petit souper de cochonnailles (boudin, andouille, pâtés...) avec des gâteaux confectionnés pour l'occasion : biscuits, flans, brioches... Dans le Morvan, on se régale d’une tarte aux pruneaux appelée « beurrotte » (de « beurot » signifiant d'une belle couleur brune).


Quand la dinde a-t-elle pris place sur les tables de Noël ? 

A l’origine, c’est l'oie qui est souvent servie en plat principal pour le repas du 25 décembre. Ce jour-là, la table est plus soignée et plus riche que d'habitude.
Dans le Morvan et le Nivernais, c'est le jour de la galette aux « griaudes » (morceaux de lard de porc grillés) et des « apognes » (des brioches, ou des pains, offerts par les parrains à leurs filleuls, mais aussi aux pauvres qui en retour priaient pour la santé du bétail).

La dinde n’apparaît véritablement sur les tables de Noël françaises qu'au 19e siècle, et uniquement sur les grandes tables. Elle est alors truffée. A partir du deuxième quart du 20e siècle, on commence à la trouver  sur la table de monsieur et madame Toutlemonde … mais les truffes sont remplacées par des marrons.



Et pour le jour de l’An, que servait-on ?

En Saône-et-Loire, par exemple, dans l'Autunois c’est le jour des « carquelins » : ce sont des friandises réclamées de porte en porte par les enfants et les pauvres. Dans le Val-de-Saône, on déguste à cette occasion des « cornettes », des gaufres de maïs en forme de cornets.

Rappelons qu’au 19e siècle et au début du 20e, le jour de l'An est le jour des étrennes : c'est le « Père Janvier » (en Bourgogne, on l’appelle « le Père Gregui ») qui remplit les sabots déposés près de la cheminée. Aujourd’hui, les cadeaux sont plutôt donnés à Noël.



Le fonds gourmand de la bibliothèque municipale de Dijon



La bibliothèque municipale de Dijon est spécialisée dans la gastronomie et l’œnologie. On y trouve une des plus grandes collections d’ouvrages consacrés à la nourriture sous toutes ses formes (cuisine, restauration, vins, boissons…). Tous les ans, cette collection s’enrichit de plus de 800 ouvrages !
On peut consulter des livres de recettes, des manuels d’enseignement, des revues de design culinaire, des mangas, des conventions collectives de la restauration, se documenter sur la viticulture biodynamique ou l’histoire de l’alimentation, etc.

La bibliothèque municipale de Dijon possède aussi l'une des plus grandes collections publiques de menus. Elle collecte les menus prestigieux, mais aussi les plus intimes (baptême, mariage, Noël, communion). Vos dons sont d’ailleurs les bienvenus si vous voulez participer à l’enrichissement du patrimoine.

Cliquez ici pour en savoir plus sur le fonds gourmand de la bibliothèque municipale de Dijon et accéder au catalogue en ligne. Et si vous le pouvez, n’hésitez pas à vous rendre au 3 rue de l'École de droit pour vous offrir une pause lecture dans ce magnifique bâtiment du 17esiècle.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information