Dix-neuf membres d'un réseau mafieux roumain spécialisé dans les vols d'engins de chantiers et agricoles ont été condamnés jeudi 13 février 2014. Lors de l'énoncé de la décision, il ne restait plus que deux voleurs dans l'enceinte du tribunal de Nancy. Plusieurs vols avaient eu lieu en Bourgogne.
La justice a prononcé des peines allant de 18 mois à 6 ans d'emprisonnement ferme. Les voleurs présumés, âgés de 26 à 52 ans, sont tous originaires de la ville de Borsa, dans le nord de la Roumanie. Les principaux commanditaires présumés du réseau, condamnés aux peines les plus lourdes, ne se sont pas présentés devant le tribunal correctionnel de Nancy, qui les a donc condamnés en leur absence.Lors de l'ouverture du procès, lundi, seuls 10 des 19 prévenus s'étaient présentés devant le tribunal, "uniquement des petites mains", selon l'un des avocats de la défense, Me Samira Boudiba. Lors de l'énoncé de la décision, il ne restait plus que deux voleurs dans l'enceinte du tribunal. Le premier, condamné à 18 mois d'emprisonnement, est reparti libre car sa peine a été couverte par la détention provisoire. Le second, condamné à
6 ans, a été immédiatement incarcéré.
"Rendre les opérations déficitaires" pour les voleurs
Un mandat d'arrêt a été délivré contre tous les autres condamnés, notamment contre l'un des principaux chefs du réseau, surnommé "Obezu" ("L'obèse" en roumain), qui n'avait pas fait le déplacement en France.Le tribunal correctionnel a prononcé des peines légèrement inférieures à celles réclamées par le parquet, qui avait requis 7 ans, la peine maximale, à l'encontre des commanditaires. Dans son réquisitoire, le vice-procureur Grégory Weil avait indiqué vouloir "rendre les opérations (délictueuses) déficitaires" pour les voleurs.
Un préjudice total d'environ 8 millions d'euros
Selon l'accusation, les équipes de malfaiteurs fonctionnaient toujours de nuit, souvent le week-end, et visaient au hasard des locaux d'entreprise ou des exploitations agricoles, isolés mais à proximité de grands axes routiers, dans lesquels ils entraient par effraction. Tracteurs, pelleteuses, chargeuses ou compacteurs étaient dérobés, puis chargés dans des camions. L'enquête a permis d'établir un préjudice total d'environ 8 millions d'euros.Au total, plus d'une soixantaine de faits représentant 130 engins volés avaient été mis en évidence par l'instruction, commis entre 2008 et 2010 dans le Nord-Est de la France et notamment en Bourgogne, la vallée du Rhône et en Belgique.