L'interprofession des vins de Bourgogne tient vendredi 21 février 2014 à Beaune, une conférence de presse pour préciser sa position sur le traitement de la flavescence dorée. Une réponse aux arguments d'Emmanuel Giboulot, convoqué par la justice pour avoir refusé de traiter ses vignes.

La filière a décidé de réagir.

Pour répondre aux réactions et commentaires que suscite la convocation au tribunal d'Emmanuel Giboulot, Jean-Michel Aubinel président du CAVB (Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne), Claude Chevalier, président du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne) et Pascal Lambert, du SEDARB (service d'éco-développement agrobiologique et rural de Bourgogne), tiennent vendredi 21 février 2014 à Beaune, une conférence de presse.

Selon eux, "la filière a mené jusqu'à présent une lutte sans merci contre la flavescence dorée : mobilisation des viticulteurs, sensibilisation, prospection dans les vignes, recherche... " Ils estiment que leurs choix sont mis en cause par des contre-vérités qui circulent en soutien à Emmanuel Giboulot et souhaitent "en parler sans ambiguïté, pour rétablir la vérité." ​Ils veulent également faire le point sur la démarche de développement durable engagée par l'interprofession.

"On ne peut pas tolérer que l'on balance des contre-vérités sur ce que fait la Bourgogne. Non, la Bourgogne ne pollue pas" en traitant ses vignes, martèle Claude Chevalier, président du BIVB. "Il y a eu un arrêté de pris, des contrôles ont été effectués, il a été pris pour ne pas avoir traité et il ne s'est pas rendu à une conciliation", rappelle M. Chevalier. Il ne veut pas qu'on fasse d'E.Giboulot "un martyr", car "il n'est pas l'unique défenseur de la nature en Bourgogne". 

Selon Pascal Lambert, directeur du SEDARB, la position de M. Giboulot est d'ailleurs isolée, même au sein de la filière viticole bio de la région, dont le SEDARB certifie le label. "Il n'est pas aujourd'hui représentatif alors qu'il essaie de l'être, c'est ce qui nous hérisse un peu", souligne M. Lambert, en dénonçant lui aussi certains arguments mis en avant par les partisans du vigneron.

"Les gens du bio sont alarmés de ce qui se dit sur la Toile, ils savent bien qu'il n'y a pas de solution miracle. Nous, on dit stop à ces messages", insiste M. Chevalier.

Reportage : Maryline Barate et Isabelle Rivierre. Avec les 3 intervenants de la conférence de presse.


 Comité de soutien

Emmanuel Giboulot, viticulteur de Côte-d'Or, comparaît lundi 24 février devant le tribunal de Dijon pour avoir refusé de traiter ses ceps contre la flavescence dorée. Son cas scandalise les défenseurs du bio.

Son avocat, Benoist Busson, plaidera la relaxe au motif que le préfet n'était pas compétent selon lui: "seul le ministre peut prendre cette décision. Le préfet n'a une compétence exceptionnelle qu'en cas d'urgence, or l'arrêté qu'il a pris ne la justifie à aucun moment". 

Me Busson estime qu'il n'y avait aucune urgence à agir au printemps dernier et que le préfet a fait du zèle, rappelant qu'en 2003, le ministère avait pris un arrêté contre la flavescence dorée limitant géographiquement l'action à mener en cas de maladie.

Un comité de soutien - où figurent notamment le NPA, Europe-Ecologie Les Verts, Greenpeace ou Attac - s'est constitué autour de M. Giboulot pour réclamer l'arrêt des poursuites judiciaires envers tous les viticulteurs "engagés dans une procédure alternative". 

"La prospection collective régulière pour surveiller l'éventuelle apparition de pieds porteurs de flavescence et leur arrachage, ainsi que la détermination d'un zonage de traitement limité aux foyers avérés permettrait de suivre l'évolution de la situation, tout en y apportant des réponses adaptées", estime le comité, qui prévoit un rassemblement lundi devant le tribunal.
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