Viticulteur bio: la justice rendra son jugement le 07 avril

Emmanuel Giboulot était convoqué devant le tribunal correctionnel de Dijon lundi 24 février 2014. En juin dernier, ce viticulteur en biodynamie de Beaune s'était opposé à un arrêté préfectoral obligeant à traiter les vignes contre la flavescence dorée. Le tribunal rendra son jugement le 07 avril.

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C'était un procès très attendu... Le vigneron bio Beaunois, Emmanuel Giboulot, comparaissait lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Dijon.
Il lui est reproché de ne pas avoir traité ses parcelles l'été dernier, pour lutter contre la flavescence dorée, alors qu'un arrêté préfectoral l'obligeait à le faire.
Sa désobéissance lui a valu un vaste soutien sur Internet ces derniers mois, qui s'est concrétisé devant le tribunal 

Reportage: Théo Souman et Romain Liboz (Images) - Montage : Cécile Frèrebeau
Intervenants: 
Emmanuel Giboulot (Vigneron à Beaune) - Sandrine Bélier (Députée européenne (EELV) - Benoist Busson (Avocat d'Emmanuel Giboulot) - Daniel Guichard (Chanteur)


Depuis le début des démêlées de ce viticulteur avec la justice, une pétition circule sur internet. Elle a déjà recueilli des dizaines de milliers de signatures. Un pique-nique citoyen est prévu devant la cité judiciaire de Dijon pour le soutenir avant l'audience. Il encourt jusqu’à six mois d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.

Lundi matin au moins 500 personnes sont venues le soutenir devant le tribunal correctionnel de Dijon. Certains personnes ont fait plusieurs centaines de kilomètres pour être là. On a pu noter aussi la présence d'artistes de la chanson comme Yves Jamait et Daniel Guichard.
Tout a commencé en juin dernier. Un arrêté préfectoral impose le traitement de «l’ensemble des vignobles de la Côte d’Or» au moyen «d’une application unique d’un insecticide» contre la cicadelle, insecte vecteur de la flavescence dorée. Cette campagne avait un but préventif car cette maladie de la vigne avait été détectée depuis quelques années dans le département voisin de Saône-et-Loire. Avant même les premières pulvérisations, de nombreuses voix s'étaient élevées pour dénoncer un traitement considéré comme dangereux pour la santé des viticulteurs et des riverains des vignes. Emmanuel Giboulot a refusé l'idée même de ce traitement systématique au nom de la protection des équilibres biologiques de la faune et de la flore.


La justice change de stratégie


Après un contrôle en septembre de la direction régionale de l’Agriculture, Emmanuel Giboulot a fait l’objet d’une convocation devant le délégué du procureur de la République du tribunal d’instance de Beaune pour une composition pénale. Sa comparution était prévue le 12 novembre puis le 24 décembre avant d'être purement et simplement annulée.

Finalement, Emmanuel Giboulot comparaîtra en correctionnelle. Il se dit combatif. Il dit avoir des arguments éthiques et techniques à faire valoir. "Je ne suis pas un frondeur mais un lanceur d'alerte. Je souhaite assumer mes actes en conscience. Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait rien faire concernant la flavescence dorée. Mais il faut raison garder. On ne va pas sortir la bombe nucléaire parce qu'on a trouvé trois cicadelles dans le vignoble", précise ce viticulteur à quelques jours de l'audience. Son procès devrait être une formidable caisse de résonance pour tous les défenseurs de l'environnement. 

 

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